En plein boom des arrivées de migrants sur ses côtes et des épidémies xénophobes à plusieurs endroits, la Grèce parie sur la main dure. Le gouvernement conservateur fermera les trois plus grands camps de réfugiés et les transformera en centres de détention. La mesure, critiquée par les sénégalais et certains responsables politiques locaux, ajoute à une nouvelle loi controversée sur l’asile, la promesse de 10 000 expulsions ou le renforcement du contrôle des frontières.
Le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis est arrivé au pouvoir il y a quatre mois avec la promesse de corriger la politique d’immigration du gauchiste Aléxis Tsípras, responsable de la situation insoutenable dans les îles grecques. Seulement à Lesbos, Chios et Samos rassemblent plus de 27 000 personnes dans des camps d’une capacité théorique de 4 500 personnes, dans des conditions insalubres et une insécurité croissante que dénoncent les oenegés depuis des années.
Il semble n’y avoir aucune solution à moyen terme. La Grèce a enregistré cette année un nombre record d’arrivées depuis la crise des réfugiés de 2015 et constitue à nouveau la principale porte d’entrée vers l’Europe. Au cours des quatre derniers mois seulement, 40 000 personnes sont arrivées.
Pour soulager la congestion sur les îles, le gouvernement a entrepris de relocaliser les migrants: il souhaite avoir déplacé 20 000 personnes avant la fin de l’année dans des camps situés en Grèce continentale. Mais les nouveaux arrivants n’ont pas été bien accueillis. Ces dernières semaines, des manifestations ont eu lieu à divers endroits dans le nord du pays, devant les centres d’accueil. C’est pourquoi, parmi les nouvelles mesures annoncées, il y a un paquet de 50 millions d’euros d’aide aux municipalités qui acceptent des migrants.
Pressé par plusieurs formations de la droite xénophobe, le gouvernement a annoncé mercredi la fermeture des trois champs honteux de Lesbos, Chios et Samos, et la construction de trois centres de détention d’une capacité de 5 000 personnes chacun. ce qui s’est passé jusqu’à présent, les demandeurs d’asile ne pourront pas partir. Selon le porte-parole du gouvernement, Stelios Petsas, il s’agira de « centres de pré-départ fermés ». « Vous devez envoyer un message clair à ceux qui prévoient ou pensent venir dans notre pays illégalement alors qu’ils n’ont aucun droit à l’asile », a-t-il déclaré.