Les combats entre les soldats turcs et l’armée syrienne ont fait lundi plus de 20 morts dans le nord-ouest de la Syrie, accentuant les tensions entre la Turquie et la Russie, principal allié du régime.
Des frappes aériennes russes ont tué 14 civils dans la même région, où l’offensive de Damas a provoqué l’une des pires vagues de déplacement en neuf ans de conflit, selon un groupe de surveillance.
Il s’agit de l’incident le plus grave entre Damas et Ankara depuis l’intervention de la Turquie en Syrie, depuis 2016, pour combattre le groupe État islamique (EI) et contrecarrer les progrès des forces kurdes près de sa frontière.
Les affrontements directs entre la Turquie et les forces syriennes ont jusqu’à présent été rares.
Les combats ont commencé par des tirs du régime vers des positions turques, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait lancé la semaine dernière une critique rare à l’égard de la Russie, l’accusant de « ne pas respecter » les accords pour éviter un régime offensif contre Idlib, contrôlé par les rebelles.
Nous espérons que chacun assumera ses obligations dans le cadre des accords d’Astana et de Sotchi », destinés à parvenir à un cessez-le-feu en Syrie et dont Moscou et Ankara sont les principaux signataires,« et nous pourrons travailler dans le cadre de ces obligations », A déclaré lundi Erdogán lors d’une conférence de presse à Kiev avec son homologue ukrainien Volodimir Zelensky.
L’affrontement nocturne a commencé par un bombardement du régime contre les positions turques à Idlib, quelques heures après qu’un convoi militaire turc d’au moins 240 véhicules soit entré dans le nord-ouest de la Syrie, selon l’OSDH.
Lors de cette attaque, cinq soldats et trois civils turcs ont été tués malgré une coordination préalable concernant l’emplacement des forces d’Ankara dans la région, a indiqué le ministère turc de la Défense.
Sa paire russe était justifiée en affirmant qu’Ankara n’avait pas auparavant mis en garde contre les mouvements de ses troupes au moment de l’incident.
Au moins 14 civils, dont plusieurs enfants, sont morts et des dizaines ont été blessés par des bombardements aériens dans le nord-ouest de la Syrie, où les forces du régime alliées à l’armée russe combattent les djihadistes et les rebelles, a déclaré l’OSDH, dont l’auteur de les attaques
Des avions de chasse ont attaqué une voiture transportant des personnes déplacées », a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman. Sept membres de la même famille font partie des victimes, a-t-il dit.
Nous continuerons à demander des comptes », a averti Erdogan, qui a demandé à la Russie de ne pas » entraver « la réponse turque.
Le ministère turc de la Défense a déclaré que les militaires attaqués avaient été envoyés à Idlib pour renforcer les postes d’observation qu’ils ont dans cette région.
Le porte-parole du parti Erdogan (AKP) a déclaré que le régime syrien avait attaqué les soldats turcs parce qu’il se sentait « protégé par le parapluie russe ».
Les forces du régime de Bachar Al Asad ont intensifié leur offensive dans cette province pendant plusieurs semaines et ont gagné du terrain.
Mercredi, ils ont reconquis la ville stratégique de Maret al Numan, la deuxième plus grande ville de la province d’Idlib et se dirigent vers Saraqeb.
Plus de la moitié de la province d’Idlib et des territoires environnants des régions d’Alep, Hama et Lataquia sont dominés par les djihadistes de Hayat Tahrir al Sham (HTS), un ex-al-Qaïda syrien,
Avec le soutien de Moscou et de l’Iran, le régime syrien a remporté des victoires contre les rebelles et les djihadistes ces deux dernières années, contrôlant désormais plus de 70% du territoire national, selon l’OSDH.
Depuis décembre, quelque 388 000 personnes ont été déplacées par des bombardements aériens et des combats, selon l’ONU.
Le conflit en Syrie a fait plus de 380 000 morts et des millions de personnes déplacées.