Sur les traces de l’ancien président Bouteflika et dans une démarche préventive et dangereuse, l’annonce de la tenue d’élections présidentielles anticipées en Algérie a été une surprise pour les milieux politiques locaux et l’opposition à l’étranger. La présidence a déclaré qu’il avait été décidé de tenir des élections présidentielles anticipées, fixées au samedi 7 septembre 2024, soit trois mois avant leur date habituelle en décembre, d’une manière qui méprise l’intelligence du peuple trompé et révèle l’étendue du contrôle de la clique maléfique sur nos vies et notre destin, comme si nous étions un troupeau de moutons perdus dans la cour de leurs ancêtres.
Le journal Le Monde a rapporté dans une analyse que les observateurs du pays ont été surpris par cette décision rapide, alors qu’elle survient dans un contexte de paralysie de la vie politique, de musellement de la presse, de répression violente des manifestants et des militants honnêtes, tandis que le reste du peuple commente l’étape en disant : « Nous n’avons rien compris ». Le Monde a souligné que notre pays avait connu une seule précédente d’élections anticipées, en septembre 1998, lorsque le président de l’époque, Liamine Zeroual, avait annoncé qu’il ne se présenterait pas, ce qui est différent aujourd’hui avec le cas atypique de Tebboune. Selon Le Monde, le fait que Tebboune ne déclare pas publiquement qu’il ne se présentera pas pour un nouveau mandat confirme qu’il retournera au palais présidentiel par sa porte officielle. Et quelle est l’utilité des élections anticipées sinon un jeu sale des généraux pour ramener leur marionnette Tebboune au fauteuil présidentiel ? L’analyse a souligné que la candidature de Tebboune ne fait pas face à une opposition sérieuse au sein du régime, le chef de l’armée, Saïd Chengriha, ayant exprimé ouvertement son soutien à son poulain Tebboune à plusieurs reprises. Le journal a également mentionné que le vieil atypique Tebboune, âgé de 78 ans, qui avait passé plusieurs mois à l’hôpital en Allemagne après avoir contracté le virus Covid-19 fin 2020, reste le favori des élections même avant leur tenue, à l’exception d’une compétition solitaire et fictive, incarnée par Zoubida Assoul, avocate et chef du parti « Union pour le changement et le progrès », décrite comme le lièvre de la course, uniquement là pour mettre un peu de maquillage sur les élections truquées et ridiculiser le peuple et les généraux maléfiques.