Il y a deux mois, une organisation internationale spécialisée dans la qualité de vie, le logement et le bien-être a classé Alger parmi les dix pires capitales du monde où il est presque impossible pour une personne ordinaire de vivre. Cette organisation déconseille formellement de visiter la ville ou même d’interagir avec ses habitants. Ce classement s’explique par la dégradation du niveau de vie, l’absence des conditions minimales de vie décente, la montée en flèche de la criminalité, la prostitution, la propagation du sida et des maladies sexuellement transmissibles, ainsi que l’insécurité omniprésente. La pauvreté, la faim et l’ignorance sont visibles chez les habitants de la capitale, ce qui a poussé l’organisation à surnommer Alger la « capitale des zombies ».
Le temps passe et, comme à son habitude, la presse de bas étage oublie rapidement ce rapport accablant sur notre capitale sinistrée. Si, par chance, pauvre citoyen, tu montes dans un avion et jettes un coup d’œil à Alger depuis le ciel, tu jurerais sur ta vie que tu survoles Gaza ou Beyrouth tant les ruines, les maisons délabrées et les quartiers anarchiques pullulent. Les rues sont envahies par les mendiants, les prostituées et les marginaux.
Et pourtant, les médias de propagande se déchaînent, travestissant la réalité et nous inondant de mensonges éhontés. Ils osent affirmer : « Cet hiver, Alger est une destination incontournable, une ville riche en ressources, mêlant traditions inspirées des pays voisins et modernité héritée du colonialisme français. La Casbah, véritable labyrinthe historique, raconte des histoires d’amour sans fin à chaque coin de rue. »
Selon ces mêmes médias, les touristes sont invités à découvrir ses palais délabrés et ses hammams mixtes, où hommes et femmes pourraient profiter ensemble de l’eau chaude et de la « chaleur accueillante » des femmes d’Alger. Mais toi, pauvre citoyen, tu comprends bien que ce ne sont pas des invitations au tourisme, mais bien des appels à la débauche, car il n’y a aucun signe d’une modernité ou d’une infrastructure digne de ce nom dans cette capitale.