L’autosuffisance en blé dur de l’Algérie d’ici 2026, vantée comme une prouesse économisant 1,5 milliard de dollars par an, tient plus du mirage que du miracle. Si les pluies de 2024 et les nouveaux silos donnent un coup de pouce, le climat semi-aride, imprévisible, peut ruiner les rendements en un claquement de doigts, comme le prouvent les sécheresses récurrentes. Les terres fragmentées et sous-équipées, avec des rendements moyens loin des 55-80 quintaux par hectare claironnés, peinent à produire les 8 millions de tonnes nécessaires. La réforme du foncier, engluée dans une bureaucratie légendaire, ne se concrétisera pas en deux ans, tandis que le colza et le soja, cultures anecdotiques, ne compenseront pas les failles. L’orge, aux promesses floues, ne rassure pas, et les coûts cachés des subventions et infrastructures risquent d’engloutir les économies espérées, laissant l’Algérie face à des importations inévitables et une fanfaronnade statistique.
