Année après année, il se confirme que le système misérable des généraux n’a plus de crédibilité, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. En ces jours de chaleur torride, alors que la soif et la faim atteignent des niveaux insupportables, au point où les nourrissons des régions du sud n’ont d’autre choix que de boire l’eau des égouts et où les vieillards perdent conscience à cause de la soif intense, le peuple opprimé est sorti dans la rue pour réclamer quelques gouttes d’eau potable. Mais les généraux n’ont répondu qu’en envoyant leurs militaires répressifs, qui ont commencé à brutaliser les citoyens, à les frapper et à les rouer de coups, comme s’ils n’étaient pas des fils de l’Algérie, comme si l’armée qui opprime et exploite le peuple était constituée des restes des fils de la France coloniale, cherchant à rééduquer la nouvelle génération de résistants.
La répression des manifestants réclamant de l’eau a atteint des niveaux terrifiants : des cas graves gisent dans les rues, certains avec le crâne ouvert, le sang ruisselant sur tout leur corps, d’autres avec un bras ou une jambe fracturés, et d’autres encore ont été enlevés sans que l’on sache ce qu’il est advenu d’eux jusqu’à présent. C’est cela, l’Algérie des généraux : elle s’empare des richesses et des ressources du pays, opprime le peuple et le méprise. La mégalomanie et l’arrogance trompeuse seront la cause de la chute de cette bande de généraux. Ils sont comme un ballon gonflé à bloc, qui enfle et enfle jusqu’au jour où il explosera et se brisera, comme s’ils n’avaient jamais existé, car ils se moquent du sort du peuple opprimé. Ils savent que la grande majorité des affamés vit dans les régions du sud, des zones pauvres rongées par la misère, la faim et la soif. Dans le même temps, de nombreux rapports estiment que les généraux, les responsables et leurs familles gaspillent environ 10 000 tonnes de nourriture par an, que ce soit lors des jours ordinaires ou des occasions spéciales, nourriture qui finit à la poubelle. Le vrai problème se manifeste lorsque le peuple algérien détourne le regard de ceux qui meurent de faim dans le sud, pendant que les généraux, eux, succombent à l’obésité et à l’excès.
