Les cours du pétrole ont reculé mardi lors des échanges asiatiques, alors que les inquiétudes concernant une offre mondiale excédentaire ont pris le pas sur l’enthousiasme suscité par les avancées vers la réouverture du gouvernement américain.
Le Brent a cédé 12 cents, soit 0,2 %, pour s’établir à 63,94 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a reculé de 14 cents, à 59,99 dollars. Ces replis interviennent après une légère hausse enregistrée la veille, les deux indices ayant alors progressé d’environ 40 cents.
La perspective d’une sortie de crise budgétaire aux États-Unis a pourtant nourri un certain optimisme sur les marchés. Le Sénat américain a adopté un compromis visant à rétablir le budget fédéral, après la plus longue paralysie des services gouvernementaux de l’histoire du pays. Le texte doit désormais être validé par la Chambre des représentants, dont le président Mike Johnson espère une adoption d’ici mercredi. Mais cette éclaircie politique n’a pas suffi à compenser les inquiétudes persistantes sur l’état de l’offre mondiale de brut.
Selon une analyse du cabinet Ritterbusch & Associates, « à mesure que la production de l’OPEP augmente, l’équilibre pétrolier mondial devient de plus en plus baissier, la demande continuant de fléchir sous l’effet du ralentissement économique des grands pays consommateurs ».
L’OPEP+ a en effet décidé, en début de mois, d’accroître sa production de 137 000 barils par jour en décembre, prolongeant ainsi la série de hausses initiées en octobre et novembre. Le cartel a toutefois annoncé une suspension de toute nouvelle augmentation au premier trimestre 2026, une mesure censée stabiliser le marché face à la faiblesse de la demande.
À cela s’ajoute un climat géopolitique tendu. Les sanctions américaines contre les géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil, renforcées récemment par l’administration Trump, continuent de peser sur le secteur. Lukoil a décrété l’état d’urgence sur son champ pétrolier de West Qurna 2 en Irak, tandis que la Bulgarie se prépare à prendre le contrôle de la raffinerie de Bourgas, selon des informations obtenues par Reuters.
Sur le plan logistique, les signes d’un excédent d’offre se multiplient : les stocks flottants de brut en Asie ont doublé ces dernières semaines. Le durcissement des sanctions occidentales a perturbé les exportations vers la Chine et l’Inde, tandis que les restrictions sur les quotas d’importation ont freiné la demande des raffineurs chinois indépendants. Ces derniers, tout comme leurs homologues indiens, se tournent désormais vers le Moyen-Orient et d’autres marchés pour s’approvisionner, accentuant la pression sur les prix mondiaux.

























