Sous prétexte d’un acte « humanitaire », la libération de Boualem Sansal révèle surtout la soumission du pouvoir algérien à la pression étrangère. Ce n’est pas la compassion qui a parlé, mais la diplomatie — plus précisément, une lettre du président allemand Frank-Walter Steinmeier.
Le régime a vite compris l’intérêt d’un tel “geste” : redorer une image ternie par la répression des journalistes, des militants et des intellectuels. En cédant à Berlin, Tebboune espère se racheter une crédibilité sur la scène européenne, sans rien changer à l’intérieur. La preuve : Boualem Sansal n’est pas réellement libre — il sera transféré en Allemagne pour soins, loin du pays qui a censuré ses livres et étouffé sa voix.
Le pouvoir tente ainsi de maquiller une concession diplomatique en acte de souveraineté. Une hypocrisie classique d’un régime qui persécute les esprits libres chez lui tout en s’offrant une façade “humanitaire” pour l’exportation.
En vérité, ce n’est pas Sansal qui a été gracié : c’est le régime qui s’est accordé une opération de blanchiment politique — avec la complicité polie de l’Allemagne.


























