À Londres, les prix du pétrole enregistrent ce jeudi une légère hausse, dans un contexte marqué par l’absence de percée dans les négociations entre Moscou et Washington autour de la fin du conflit en Ukraine, malgré une augmentation inattendue des réserves hebdomadaires américaines. L’incertitude géopolitique et les tensions persistantes dans les principaux pays producteurs maintiennent ainsi le marché sous pression.
Vers 11h25 GMT (12h25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, s’affiche à 62,93 dollars, soit une progression de 0,41 %. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, augmente légèrement de 0,53 %, atteignant 59,26 dollars le baril.
Selon les analystes de DNB, cette hausse s’explique principalement par les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières russes et le blocage des négociations de paix, qui ont refroidi les espoirs d’une reprise rapide des flux de pétrole russe sur le marché mondial. La semaine dernière, l’Ukraine a mené des attaques avec des drones navals contre un important terminal pétrolier russe et deux pétroliers liés à Moscou, perturbant temporairement les exportations et créant une tension supplémentaire sur l’offre.
Parallèlement, le marché réagit aux données économiques américaines. Le rapport ADP/Stanford Lab publié mercredi révèle une destruction d’emplois plus importante que prévu le mois dernier, renforçant les anticipations d’une baisse des taux de la Réserve fédérale à l’issue de sa réunion des 9 et 10 décembre. Comme le souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, « des coûts d’emprunt plus bas rendent le dollar moins attractif, ce qui soutient mécaniquement les prix du pétrole », puisque le brut, coté en dollars, devient plus abordable pour les acheteurs étrangers.
Cette dynamique intervient malgré des statistiques pétrolières américaines qui auraient normalement tendance à faire pression sur les prix. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) indique en effet une hausse des stocks commerciaux de pétrole brut aux États-Unis d’environ 600 000 barils la semaine dernière, là où les analystes tablaient sur une baisse de 2 millions de barils. Les réserves d’essence, elles, augmentent de plus de 4,5 millions de barils sur la semaine achevée le 28 novembre, bien au-delà du million de barils anticipé. Cette situation révèle un marché national plus abondant que prévu, qui devrait normalement exercer une pression baissière sur les prix.
Sur le plan international, les acteurs du marché restent également attentifs à la visite du président russe Vladimir Poutine en Inde. Cette visite intervient dans un contexte de sanctions douanières imposées par Donald Trump à New Delhi, en représailles à ses achats de pétrole russe. Ces sanctions ont entraîné une baisse des importations indiennes de pétrole russe ces dernières semaines, influençant les flux mondiaux et la répartition de l’offre. L’évolution de cette situation pourrait modifier significativement les équilibres sur le marché mondial de l’énergie, alors que la Russie reste l’un des principaux exportateurs de brut.

























