Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a déclaré, jeudi soir à Alger, dans son discours adressé à la nation, la prolongation de son mandat au-delà des 90 jours prévus par la Constitution, malgré le rejet populaire, Abdelkader Bensalah compte rester à la tête de l’État jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République
« Cette situation m’oblige à continuer à assumer la charge de chef de l’Etat jusqu’à l’élection du Président de la République, et je suis parfaitement conscient de l’ampleur de cette responsabilité « a t-il affirmé
Dans son discours télévisé Abdelkader Bensalah a, une nouvelle fois, appelé au dialogue en vue de poser les jalons du processus de concertation et sortir de la crise politique que traverse le pays
« j’invite la classe politique, la société civile et les personnalités patriotiques nationales, jalouses du devenir de l’Algérie, à opter pour le dialogue inclusif en tant que voie menant à la participation au processus de concertation que l’État s’emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l’organisation du scrutin dans un climat d’entente et de sérénité « a t-il dit dans son message
À ceux qui exigent des réformes, notamment une révision de la Constitution, avant l’élection présidentielle, Bensalah répond que c’est au futur président de mener ces chantiers.
A ce propos, M. Bensalah s’est dit convaincu « que seul le président de la République, élu démocratiquement, jouira de la confiance et de la légitimité requises pour lancer ces réformes et contribuer à relever les défis qui se posent à notre Nation », assurant par la même occasion que « l’organisation d’une Présidentielle dans des délais admissibles, sans aucune perte de temps, constitue l’unique voie et la plus efficace, politiquement et la plus rationnelle, démocratiquement »
Depuis sa prestation de serment, c’est la troisième fois que M. Bensalah s’adresse au peuple. Dans le même laps de temps, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu le véritable détenteur du pouvoir depuis le départ du président déchu Abdelaziz Bouteflika, s’est exprimé plus d’une dizaine de fois. Conformément à la Constitution, M. Bensalah, président de la chambre haute du Parlement, a été désigné chef de l’Etat par intérim le 9 avril, une semaine après la démission de M. Bouteflika, après vingt ans au pouvoir, sous la pression de la rue et de l’armée.
L’Algérie est agitée depuis le 22 Février dernier par plusieurs mouvements de protestation déclenchée par la volonté de M.Bouteflika de briguer un cinquième mandat. L’ancien président algérien a démissionné le 2 Avril sous la pression du peuple et de l’armée, mais les manifestants restent mobilisés, revendiquant le départ des anciennes figures du système au pouvoir durant les deux décennies de règne de Bouteflika