Après l’annonce de la victoire du candidat Mohamed Bazoum aux élections présidentielles, des manifestations ont éclaté dans le pays contre le président nouvellement élu pour fraude électorale présumée.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Issaka Souna, a déclaré la victoire de Bazoum avec 55,75% des voix. De son côté, l’ancien président Mahamane Ousmane a obtenu 44,25%. Immédiatement après l’annonce des résultats, l’équipe de campagne d’Ousmane a lancé des accusations de fraude électorale présumée, y compris la falsification des urnes et les menaces contre les électeurs.
Pendant ce temps, des manifestations ont éclaté au Niger, dont certaines ont conduit à des affrontements avec la police. Les partisans d’Ousmane sont descendus dans les rues de la capitale, Niamey, et se sont rassemblés au siège du parti du président nouvellement élu, mais ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Le président nouvellement élu a été critiqué par son opposition, tant au sein de la population que parmi les politiciens, pour vouloir poursuivre le travail mené par l’actuel ancien président, Mahamadou Issoufou, connu pour avoir été le protagoniste de nombreux scandales de corruption.
Mohamed Bazoum, était l’ancien ministre de l’Intérieur et bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou. Ce dernier a volontairement démissionné après deux mandats de cinq ans. Les deux se sont rencontrés lors de leurs activités syndicales dans les années 1990. Bazoum, resté longtemps dans l’ombre de l’ancien président Issoufou, a assumé de nombreux rôles importants au cours de sa carrière politique, notamment la direction du Parti nigérian pour la démocratie et le socialisme (PNDS), fondé avec Issoufou.
En 2011, Bazoum est l’architecte de la première victoire électorale d’Issoufou. À la lumière de cela, il s’est vu confier de nombreuses tâches importantes, notamment celle de conseiller sur les questions diplomatiques, économiques et de sécurité nationale. Bazoum était également ministre des Affaires étrangères, avant de diriger le ministère de l’Intérieur.
Le thème central de la campagne électorale de Bazoum était la continuité, conçue comme une continuation du travail accompli par le président sortant. Or, rester sur le CV de l’ancien président Issoufou pourrait être risqué en raison des nombreux scandales de corruption qui ont caractérisé la présidence précédente. Cependant, selon Ibrahim Yahya Ibrahim, porte-parole de l’International Crisis Group (ICG), « le nom de Bazoum n’a jamais été évoqué dans les grands scandales de corruption qui ont souvent affecté le gouvernement d’Issoufou ».