Deux responsables russes ont été expulsés suite à la fuite d’informations militaires confidentielles de 181 documents sensibles, dont au moins 47 concernaient l’OTAN.
Selon les rapports de l’ANSA, qui cite des «sources faisant autorité», les deux responsables expulsés sont Alexey Nemudrov, qui apparaît comme attaché naval et aéronautique à l’ambassade de Moscou à Rome, et Dmitri Ostroukhov, employé dans le même bureau du siège diplomatique. Tous deux seraient impliqués dans l’affaire d’espionnage qui a abouti à l’arrestation, le 30 mars, du capitaine de frégate, Walter Biot, accusé d’avoir vendu des documents militaires sensibles en échange de 5 000 euros.
Biot a déclaré qu’il était « confus et désorienté », mais prêt à clarifier sa position. Le militaire, défendu par l’avocat Roberto De Vita, a contesté la reconstitution de l’affaire mais « a demandé du temps pour recueillir des idées » afin de mieux répondre à l’interrogatoire pour répondre aux accusations d’espionnage. Pendant ce temps, le juge d’instruction de Rome en charge.
Par ailleurs, il ressort de l’ordonnance du juge d’instruction de Rome que la carte mémoire saisie à Biot contenait 181 photos de documents papier classifiés. L’analyse de la mémoire a également mis en évidence la présence de 9 documents «hautement confidentiels» et de 47 fichiers qualifiés de «secret OTAN». L’officier arrêté pour espionnage a eu accès à des documents couverts par le secret d’État, selon l’ordonnance, et a été impliqué, entre autres, dans la projection des moyens de défense italiens sur les théâtres d’opérations étrangers ainsi que dans les opérations de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU.
L’affaire intervient à un moment de tension entre Moscou et l’Occident après que l’UE a imposé des sanctions à de hauts responsables russes dans l’affaire impliquant le critique du Kremlin Alexei Navalny. De plus, la Bulgarie aussi, membre de l’UE et de l’OTAN comme l’Italie, a expulsé deux diplomates russes après l’arrestation de 6 personnes dans le pays pour un cas présumé d’espionnage. Parmi ceux-ci figuraient des fonctionnaires du ministère de la Défense. La Russie a qualifié les accusations du ministère bulgare des Affaires étrangères de « sans fondement »
L’ambassade de Russie à Rome a également commenté l’affaire: «Nous confirmons l’arrestation le 30 mars à Rome d’un responsable du bureau de l’attaché militaire. Les circonstances de ce qui s’est passé se produisent. Pour l’instant, nous jugeons inapproprié de commenter l’histoire. Dans tous les cas, nous espérons que ce qui s’est passé ne se reflétera pas dans les relations bilatérales entre les deux pays ». Cependant, le 31 mars, le vice-président de la Commission des affaires internationales du Parlement russe, Alexiei Cepa, a déclaré que Moscou devra répondre symétriquement à la décision de Rome. «Bien sûr, nous serons obligés de répondre de la même manière. Il y aura une réponse symétrique », a-t-il déclaré.