Le président iranien sortant, Hassan Rouhani,a déclaré que le peuple avait le droit de manifester. Dans le même temps,ce dernier est intervenu pour freiner la mobilisation généralisée qui a éclaté, depuis le 15 juillet, dans la province du sud-ouest du Khouzistan, où la population est descendue dans la rue pour protester contre la pénurie de ressources en eau et l’interruption de l’eau potable.
Des vidéos diffusées par des militants sur les réseaux sociaux montrent des manifestants scandant des slogans tels que « Mort au dictateur » et « Mort à Khamenei », faisant référence au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, tandis que les forces de l’ordre ont été vues utiliser des balles réels et du gaz lacrymogènes contre les « émeutiers »,
Face aux violences en cours, le président sortant a déclaré que son adjoint, Eshaq Jahangiri, se rendra au Khouzistan aujourd’hui 23 juillet pour évaluer personnellement ce qui se passe et tenter de résoudre les problèmes.. Pour le président, la population a le droit de manifester, d’exprimer son opinion et de descendre dans la rue, dans le respect de la réglementation en vigueur. Pourtant, a précisé le chef de l’Etat, il y a des gens « malveillants » qui tentent d’exploiter la situation et qui interviennent en scandant des slogans « faux » ou en mettant en danger la vie de manifestants pacifiques. « S’il y a un problème, je demande au peuple du Khouzistan de le résoudre de manière légale », a déclaré Rouhani, le mettant en garde contre les « ennemis » et les « anti-iraniens ».
Pendant ce temps, des organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont condamné les autorités iraniennes pour avoir utilisé « une force excessive » et ont appelé à des enquêtes transparentes sur la mort des trois manifestants. Cependant, comme le souligne la chercheuse Tara Sepehri Far, ce n’est pas la première fois que Téhéran répond par des balles à des manifestants frustrés par des difficultés économiques croissantes et des conditions de vie en constante détérioration. Par ailleurs, a-t-on souligné, ce n’est pas la première fois que des inquiétudes apparaissent, notamment au Khouzistan, concernant la mauvaise gestion des ressources en eau et la pollution causée par les activités pétrolières. Pendant des décennies, les experts environnementaux ont mis en garde contre les projets de développement lancés au Khouzistan,