Le ministère de la Justice se prépare à inculper Ryan Routh pour tentative d’assassinat à l’encontre de l’ancien président Donald Trump. Cette décision fait suite à la découverte d’une lettre dans laquelle Routh incitait d’autres à « finir le travail » qu’il avait échoué à accomplir, tout en offrant 150 000 dollars pour cet acte.
Des documents rendus publics mettent en lumière une lettre manuscrite laissée par Routh, dans laquelle il évoque ses intentions meurtrières. Il y déclare : « Ceci était une tentative d’assassinat contre Donald Trump, mais je suis désolé, j’ai failli à ma tâche. » Plus alarmant encore, il propose une récompense de 150 000 dollars à quiconque terminerait ce qu’il n’a pu accomplir. Cette lettre, découverte avec d’autres éléments compromettants dans une boîte chez un ami, tels que des munitions et un tuyau en métal, témoigne d’une planification réfléchie et inquiétante.
Lors d’une audience de mise en liberté sous caution, le juge a refusé la demande de Routh, mettant en avant la gravité de ses intentions et le danger potentiel qu’il représente. Les procureurs ont souligné que ses écrits exprimaient des sentiments anti-Trump clairs et que Routh avait des antécédents criminels, justifiant ainsi sa détention.
Les motivations de Routh semblent être enracinées dans un ressentiment profond à l’égard des décisions politiques de Trump, en particulier son retrait de l’accord nucléaire iranien en 2018, que Routh accuse d’avoir aggravé le chaos au Moyen-Orient. Ces motivations illustrent un climat de polarisation croissante aux États-Unis, où des individus peuvent se sentir justifiés de recourir à la violence en réponse à des divergences idéologiques.
Routh, déjà condamné pour possession d’explosifs et de biens volés, avait été surveillé par le FBI avant son arrestation. Les éléments de preuve, y compris des relevés téléphoniques et des armes retrouvées, suggèrent une planification minutieuse de ses actions. Des inquiétudes ont été exprimées quant à sa santé mentale et à son risque de fuite.
La réaction de Donald Trump face à cette tentative d’assassinat a été de critiquer le traitement de l’affaire par le ministère de la Justice. Il considère les charges contre Routh comme trop légères et appelle à un examen par les autorités de l’État de Floride, dirigées par le républicain Ron DeSantis, plutôt que par les agences fédérales qu’il accuse de partialité. Cette demande souligne la méfiance croissante entre Trump et les institutions fédérales, exacerbée par le climat politique actuel.
L’enquête du FBI a montré que Routh avait surveillé l’ancien président Donald Trump depuis le 18 août, passant plusieurs heures aux alentours de son club de golf.Cette surveillance indique une préparation méthodique et un engagement clair. La sécurité des personnalités politiques, en particulier celle de Trump, a donc pris une importance accrue, notamment à travers le rôle vital d’agences comme le Secret Service. Cet incident rappelle d’autres tentatives d’assassinat passées, dont une survenue en juillet, lorsque Trump a échappé à une attaque lors d’un meeting.
Alors que l’audience de mise en liberté sous caution a commencé lundi, le procureur général de Floride, Ashley Moody, a envoyé au FBI et au procureur fédéral en chef du sud de la Floride une lettre leur demandant de clarifier si le ministère de la Justice demandait officiellement aux responsables de Floride de se retirer en vertu d’une disposition de la loi sur les assassinats qui permet aux fédéraux de revendiquer une compétence exclusive pendant que leur affaire est en cours.
« Je pense que ce serait une grave erreur pour le gouvernement fédéral d’invoquer cette disposition, et je vous exhorte à coopérer avec l’enquête de l’État plutôt que de chercher à la contrecarrer », a écrit Moody.