Le président français Emmanuel Macron est arrivé à Hanoï, la capitale du Vietnam, le 25 mai 2025, marquant le début de sa tournée diplomatique en Asie du Sud-Est. Ce déplacement, premier d’un chef d’État français au Vietnam depuis près de dix ans, s’inscrit dans une stratégie claire de renforcement des liens entre la France et cette région en pleine mutation. Après le Vietnam, Emmanuel Macron se rendra en Indonésie, puis à Singapour, où il prononcera un discours lors du sommet annuel de défense, le Shangri-La Dialogue.
Accompagné de son épouse Brigitte Macron, le président a été accueilli à l’aéroport international de Noi Bai par les autorités vietnamiennes, notamment le président vietnamien Tô Lâm et le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lin. Ces rencontres, prévues dès le 26 mai, visent à approfondir la coopération bilatérale déjà renforcée par la signature, en octobre 2024, d’un partenariat stratégique global, premier du genre entre le Vietnam et un pays de l’Union européenne.
L’Élysée annonce que ce voyage sera marqué par la signature d’une trentaine d’accords dans des domaines variés, tels que la défense, l’énergie, les infrastructures, la technologie, les chemins de fer, les énergies renouvelables, les satellites, et l’aviation. Parmi les accords majeurs figure la probable finalisation d’un contrat entre la compagnie aérienne vietnamienne VietJet et Airbus, portant sur l’achat de 20 appareils A330neo, symbole d’une coopération industrielle renforcée.
Lors de son arrivée à Hanoï, Emmanuel Macron a affirmé la volonté de la France de se positionner comme un acteur de paix et d’équilibre dans la région :
« Où que je sois, je dis une chose simple : la France est une force de paix et d’équilibre. C’est un partenaire de confiance qui croit au dialogue et à la coopération. Quand certains choisissent de se retirer, la France choisit de construire des ponts. »
Il a également souligné l’importance de la région indopacifique dans l’économie mondiale :
« L’Indopacifique est une plaque tournante du commerce mondial, et nous assistons à une croissance économique et technologique, ainsi qu’à une innovation majeure dans la région. La coopération peut nous permettre de mieux relever les grands défis de ce siècle, notamment climatiques, économiques et géopolitiques. »
Ce voyage illustre la mise en œuvre de la « stratégie indopacifique » française, qui vise à proposer une troisième voie entre la Chine et les États-Unis, en privilégiant le multilatéralisme, le respect du droit international, et des partenariats équilibrés. Cette approche semble trouver un écho favorable auprès du Vietnam, qui cultive une « diplomatie du bambou » – un concept promu en 2016 par Nguyen Phu Trong, secrétaire général du Parti communiste vietnamien. Cette stratégie diplomatique combine solidité, flexibilité et adaptabilité, reflet des racines profondes et de la résilience du pays face aux grandes puissances.
La délégation française inclut plusieurs dirigeants d’entreprises majeures, notamment Électricité de France (EDF), Dassault Aviation, Airbus, Naval Group, CMA CGM, ainsi que la multinationale minière Eramet SA. Leur présence souligne l’ambition économique forte portée par la visite, qui vise à renforcer la coopération dans des secteurs stratégiques comme l’énergie, les transports et la défense.