Un drame sans précédent a frappé ce mardi matin le lycée BORG Dreierschützengasse, situé dans le nord de Graz, à seulement un kilomètre du centre-ville. Une fusillade a causé la mort de dix personnes, dont le tireur présumé, un ancien élève âgé de 22 ans, qui s’est donné la mort après avoir commis son acte. Plusieurs autres élèves et membres du personnel ont été grièvement blessés et transportés d’urgence à l’hôpital.
Aux alentours de 10 heures, les premiers coups de feu ont retenti dans les couloirs de ce lycée fréquenté par des adolescents de 14 à 18 ans. La police a reçu un appel d’alerte immédiatement et a dépêché sur place une importante force de sécurité et de secours. Sur place, les agents ont rapidement sécurisé l’établissement et procédé à l’évacuation complète des élèves et enseignants présents.
Le tireur, qui détenait légalement un fusil et un pistolet, a ouvert le feu avant de se retirer dans les toilettes de l’école, où il s’est suicidé. La police a confirmé qu’il était seul et n’a pour le moment pas révélé ses motivations, restant prudente face à la complexité de l’enquête.
Le bilan officiel s’établit à dix morts, parmi lesquels figurent un adulte, probablement un membre du personnel, et neuf élèves. En outre, plusieurs blessés graves sont hospitalisés, certains dans un état critique. Les secours ont mobilisé environ 160 secouristes et 65 véhicules d’urgence pour prendre en charge les victimes et sécuriser les alentours.
Ce drame marque un tournant dans l’histoire récente de l’Autriche, un pays reconnu pour son calme et sa sécurité, classé parmi les plus paisibles au monde. Le Premier ministre, Christian Stocker, a qualifié l’attaque de « tragédie nationale » et a annoncé la mise en place de trois jours de deuil national. Le chancelier a également exprimé sa solidarité envers les familles endeuillées et la communauté scolaire.
Sur les lieux, la maire de Graz, Elke Karl, s’est dite « bouleversée » et a insisté sur la nécessité d’un soutien psychologique et matériel aux élèves et aux enseignants. Le ministre de l’Intérieur Gerhard Kanna a renforcé la sécurité dans la région, tandis que le ministre de l’Éducation se rendait au lycée pour organiser la prise en charge des élèves traumatisés.
Le quartier a été bouclé et des patrouilles régulières ont été instaurées afin d’éviter toute escalade ou panique. La police a appelé la population à éviter la zone et à respecter le travail des enquêteurs.
Cette fusillade intervient dans un contexte où plusieurs pays européens ont été secoués ces dernières années par des actes de violence dans des établissements scolaires. En 2023, la République tchèque avait connu une attaque meurtrière sur un campus universitaire, tandis que la Serbie, la Slovaquie, et la Croatie ont également été touchées par des violences similaires.
Les autorités autrichiennes ont ouvert une enquête approfondie pour élucider les circonstances exactes de la fusillade et comprendre les motivations du tireur. Elles examineront notamment son parcours, sa santé mentale, ainsi que ses relations sociales.
Ce drame relance le débat sur le contrôle des armes à feu en Autriche et en Europe, pays où la réglementation varie mais où la question de la prévention des violences en milieu scolaire reste cruciale.