Le 10 juin 2025, le marché pétrolier a connu une envolée notable, mettant fin à une phase prolongée de consolidation. Le West Texas Intermediate (WTI), référence du pétrole brut américain, a atteint 65,52 dollars le baril pour livraison en juillet, en progression de 0,4 %. De son côté, le Brent, baril de référence mondial, s’échange à 67,32 dollars pour livraison en août, également en hausse de 0,4 %. Cette hausse, l’une des plus significatives depuis fin avril 2025, traduit un regain d’optimisme et une conjoncture favorable sur les marchés.
Le principal catalyseur de cette flambée réside dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies mondiales. Ces discussions, visant à apaiser les tensions tarifaires, nourrissent un optimisme croissant chez les investisseurs. Un éventuel accord pourrait réduire les barrières commerciales, stimuler la croissance mondiale et, par ricochet, accroître la demande énergétique, notamment dans les secteurs industriel et des transports. Cette perspective encourage les acteurs du marché à anticiper une reprise durable de la consommation de pétrole.
En parallèle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, regroupés sous l’OPEP+, poursuivent leur politique de gestion rigoureuse de l’offre. En maintenant des coupes de production, ils évitent une surabondance qui ferait chuter les prix. Toutefois, certains ajustements récents, comme une légère hausse de production en Arabie Saoudite et en Irak, visent à compenser des pertes antérieures. Cette stratégie tente de préserver un équilibre délicat entre maintien des prix et soutien à la reprise économique mondiale, contribuant ainsi à la dynamique haussière actuelle.
Sur le plan technique, le WTI affiche une tendance haussière robuste, se rapprochant de sa moyenne mobile exponentielle à 200 jours, un indicateur susceptible de signaler un environnement inflationniste durable pour les matières premières. Le Brent, bien qu’encore sous la barre des 68 dollars, montre des signes de reprise progressive, avec des seuils techniques clés comme celui des 60 dollars qui pourraient renforcer ce mouvement. À terme, les deux références semblent converger vers une tendance haussière commune, portée par des fondamentaux similaires.
Cette flambée des prix impacte différemment les pays exportateurs et importateurs. Pour des pays comme l’Algérie, elle représente une opportunité économique bienvenue face à une demande mondiale parfois incertaine. À l’inverse, les pays importateurs, en particulier en Europe et en Asie, devront faire face à une hausse des coûts énergétiques, susceptible de freiner leur croissance et d’alimenter l’inflation. Sur le plan global, une hausse prolongée pourrait renforcer les pressions inflationnistes, surtout dans les secteurs sensibles à l’énergie.