Le président Emmanuel Macron a marqué l’histoire ce dimanche en devenant le premier chef d’État français à fouler le sol du Groenland. Accueilli à l’aéroport international de Nuuk par le Premier ministre groenlandais Jens-Frederik Nielsen et la Première ministre danoise Mette Frederiksen, cette visite d’une journée revêt une dimension à la fois symbolique et stratégique, dans un contexte de rivalités croissantes autour de l’Arctique.
Selon l’Élysée, cette visite s’inscrit dans la volonté d’approfondir les relations entre la France, le Groenland et le Danemark sur plusieurs axes majeurs. D’une part, la sécurité dans l’Atlantique Nord et l’Arctique représente un enjeu crucial face à la montée des tensions et aux ambitions de puissances étrangères. D’autre part, la lutte contre le changement climatique, enjeu prioritaire tant régional que global, nécessite une réponse commune et urgente. Enfin, la transition énergétique ainsi que la sécurisation de l’accès aux minerais critiques, indispensables aux technologies vertes, occupent une place centrale dans les discussions.
Ainsi, Emmanuel Macron entend affirmer l’engagement européen pour la stabilité, la coopération et la souveraineté dans cette zone stratégique.
Le programme du président français à Nuuk a été conçu pour refléter ces priorités. Il a notamment rencontré une climatologue du Centre de recherche climatique du Groenland afin d’aborder l’impact alarmant du réchauffement dans l’Arctique. Par ailleurs, il a visité la centrale hydroélectrique de Buksefjord, symbole des efforts du Groenland en matière de transition énergétique.
Enfin, ses entretiens bilatéraux avec Jens-Frederik Nielsen et Mette Frederiksen, suivis d’une conférence de presse conjointe, ont confirmé une volonté partagée de coopération durable.
Emmanuel Macron a également profité de sa visite pour délivrer un message politique fort. Sur le réseau X, il a salué « une étape majeure dans la relation franco-groenlandaise » et réaffirmé l’attachement de la France à la souveraineté européenne. Sur le tarmac de Nuuk, il a insisté : « La France et l’Union européenne sont solidaires du Groenland. Son intégrité territoriale doit être respectée. »
Cette prise de position répond aux propos polémiques de Donald Trump, qui avait évoqué l’idée d’acheter le Groenland, proposition rejetée fermement par Copenhague et Bruxelles.
Autonome depuis 1979 tout en restant sous souveraineté danoise, le Groenland attire une attention internationale grandissante. Cela s’explique non seulement par ses gisements de terres rares, mais aussi par sa position géostratégique au cœur des futures routes commerciales arctiques.
Dans un monde bouleversé par le changement climatique et les rivalités entre grandes puissances, l’île s’impose comme un pivot des ambitions économiques et militaires. Macron l’avait déjà affirmé lors de la Conférence des Nations unies sur l’océan à Nice : « Le Groenland n’est pas à vendre », marquant ainsi une rupture nette avec les velléités américaines.
En définitive, la visite d’Emmanuel Macron envoie un signal fort quant à l’engagement de l’Union européenne dans l’Arctique. Elle témoigne de la volonté de Paris de ne pas céder la région aux puissances extra-européennes, qu’elles soient américaines, russes ou chinoises.
En misant sur la coopération scientifique, la protection environnementale et un dialogue étroit avec les autorités locales, la France cherche à ancrer durablement sa présence dans une région en pleine mutation.