C’est une décision à la fois rare, symbolique et lourde de conséquences : Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française (2007‑2012)), a été officiellement exclu de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Cette mesure, rendue publique ce dimanche 15 juin via le Journal officiel, fait suite à la condamnation définitive de l’ancien chef de l’État à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire dite des « écoutes ».
Selon le Code de la Légion d’honneur, toute condamnation définitive à une peine d’au moins un an de prison ferme entraîne automatiquement la radiation des ordres. Nicolas Sarkozy devient ainsi le deuxième président de la République française à perdre cette distinction, après le maréchal Philippe Pétain en 1945
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Par l’intermédiaire de son avocat, Patrice Spinosi, Nicolas Sarkozy a indiqué « prendre acte » de son exclusion, tout en rappelant que son recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) est en cours
Me Spinosi a précisé que « la condamnation de la France par la CEDH impliquerait la révision de la sentence pénale… et donc de son exclusion ».
À droite, la décision suscite la controverse : Sophie Primas (LR) a estimé que l’ancien président, présent lors de « moments difficiles pour la France », méritait le respect, tandis qu’Othman Nasrou a qualifié cette exclusion de « honte ».
À gauche, la mesure est vue comme un impératif républicain. Le député Benjamin Lucas a déclaré que cela « garantit l’exemplarité de la République »
Emmanuel Macron, en tant que Grand maître de la Légion d’honneur, s’était initialement opposé à toute radiation, jugeant important de respecter les anciens présidents
Toutefois, la procédure étant automatique, il n’a pas pu bloquer l’exclusion. Le général Lecointre a souligné la nécessité de respecter les principes d’intégrité attachés à l’ordre
verdict est attendu pour septembre 2025, avec des peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison, demandées par le parquet
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La radiation de Nicolas Sarkozy de la Légion d’honneur marque un jalon historique : un ancien président de la République française privé d’une distinction pour la seconde fois dans l’histoire de la Ve République. Si cette exclusion est la conséquence de l’application stricte de la loi, elle ouvre aussi un dernier recours possible, devant la CEDH.