Au Kenya, la tension est montée d’un cran ce mardi 25 juin 2025. Des milliers de manifestants ont investi les rues de plusieurs grandes villes du pays, marquant le premier anniversaire des mobilisations contre le gouvernement. Cette journée de commémoration a rapidement viré au drame : au moins 15 personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées, selon les premières estimations d’organisations locales de défense des droits humains.
Ce mouvement, né d’un profond malaise économique, s’est transformé en une véritable contestation politique. Bien que les rassemblements aient commencé pacifiquement, ils ont rapidement dégénéré en violents affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestants dénoncent la flambée des prix, le chômage de masse, et une classe dirigeante jugée déconnectée et autoritaire. À Nairobi, Kisumu et Mombasa, la police est accusée d’avoir fait un usage disproportionné de la force, attisant encore davantage la colère populaire.
Ce climat d’instabilité s’inscrit dans un contexte plus large de turbulences régionales. Au Mozambique, l’heure est pourtant à la célébration : le pays commémore les 50 ans de son indépendance, obtenue le 25 juin 1975 après une décennie de lutte menée par le FRELIMO contre la colonisation portugaise. Si les festivités battent leur plein à Maputo, elles n’occultent pas les nombreux défis que traverse encore le pays, entre pauvreté, inégalités et insécurité.
Parallèlement, le continent est confronté à des drames humanitaires d’une rare intensité. Au Soudan, la guerre civile qui fait rage depuis 2023 a contraint plus de 4 millions de personnes à fuir leur foyer, provoquant une crise d’une ampleur sans précédent. L’ONU tire la sonnette d’alarme, tandis que Patrick Youssef, directeur régional pour l’Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), appelle à une action internationale urgente.
En République démocratique du Congo, la situation reste tout aussi critique. Dans la région du Nord-Kivu, en proie aux conflits armés, plus de 1,8 million de personnes étaient déplacées à la fin du mois de mai 2025. Ces chiffres traduisent une détresse persistante, alimentée par l’insécurité chronique et l’absence de solutions durables.