Keir Starmer cherche à séduire chercheurs et experts de haut niveau face au durcissement américain
Le gouvernement britannique de Keir Starmer envisage une réforme majeure de sa politique migratoire en faveur des professionnels étrangers d’élite. Selon le Financial Times, Londres pourrait supprimer les frais de dossier du visa « Global Talent », actuellement fixés à 766 £ (environ 1 030 $), auxquels s’ajoute une lourde surtaxe santé annuelle de 1 035 £.
Un groupe de travail sur les talents mondiaux, présidé par le ministre des Sciences Patrick Vallance et le conseiller économique Varun Chandra, planche sur des mesures destinées à attirer chercheurs, ingénieurs et experts technologiques, avec l’ambition d’accélérer la croissance économique du pays.
Cette initiative survient alors que le président américain Donald Trump a signé un décret controversé multipliant par plusieurs dizaines les frais du visa H-1B, très prisé des professionnels étrangers, notamment en Inde. Désormais fixés à 100 000 dollars à la charge des employeurs, ces frais risquent de décourager nombre d’entreprises américaines de recruter des talents internationaux, offrant ainsi une fenêtre d’opportunité stratégique au Royaume-Uni.
Le programme britannique, considéré comme l’un des plus souples d’Europe, cible les profils d’excellence dans les sciences, l’ingénierie et la médecine, mais aussi dans les sciences humaines et sociales, les arts et la culture ainsi que les technologies numériques. Contrairement à la majorité des visas de travail britanniques, il ne nécessite ni offre d’emploi ni parrainage d’employeur, et les candidats approuvés par des organismes reconnus bénéficient d’une procédure accélérée.
La réforme pourrait être officialisée lors de la présentation du budget britannique le 26 novembre. Pour Keir Starmer, il s’agit non seulement d’une stratégie économique visant à capter les meilleurs talents internationaux, mais aussi d’un signal politique clair , positionner le Royaume-Uni comme destination privilégiée des élites mondiales, au moment où les États-Unis de Donald Trump adoptent une politique migratoire de repli.