Le jeudi 2 octobre 2025, la France a connu sa troisième journée de manifestations en un mois contre les mesures d’austérité proposées par le gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu. Malgré une mobilisation en baisse par rapport aux précédentes journées d’action, cette nouvelle mobilisation témoigne d’une persistance du mécontentement populaire face aux politiques budgétaires du gouvernement.
Selon le ministère de l’Intérieur, environ 195 000 personnes ont participé aux manifestations à travers le pays, tandis que la CGT a estimé leur nombre à près de 600 000. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux du 18 septembre, où les syndicats avaient revendiqué la participation d’un million de personnes. À Paris, environ 24 000 manifestants ont défilé, contre 55 000 lors de la précédente mobilisation.
Les syndicats, dont la CGT, la CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et CFTC, avaient appelé à plus de 240 manifestations dans les principales villes françaises. Malgré une participation moins importante que lors des précédentes mobilisations, les organisateurs ont souligné l’importance de maintenir la pression sur le gouvernement.
Cette journée de grève intervient dans un contexte politique marqué par l’incertitude. Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre après la démission de François Bayrou, n’a pas encore formé son gouvernement ni présenté le budget pour l’année 2026. Les syndicats et les partis d’opposition, notamment le Parti socialiste et La France Insoumise, expriment leurs inquiétudes quant à la direction politique du gouvernement et aux mesures d’austérité envisagées.
Les manifestations du 2 octobre ont été marquées par des revendications diverses, allant de l’abrogation de la réforme des retraites à la demande d’une taxation accrue des plus riches. À Paris, des drapeaux en soutien à la Palestine ont été brandis, et des pancartes réclamaient une taxe sur les riches. Les manifestants ont également exprimé leur opposition au président Emmanuel Macron et à ses mesures d’austérité.
En réponse aux manifestations, Sébastien Lecornu a adressé une lettre aux syndicats dans laquelle il assure qu’il retiendrait dans le prochain budget de la Sécurité sociale certaines mesures issues du « conclave » sur les retraites. Cependant, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a ironisé sur cette initiative, la qualifiant de « service après-vente du Medef ».
Le Premier ministre doit rencontrer les représentants du Parti socialiste et de l’extrême droite ce vendredi pour discuter des mesures budgétaires. Le projet de budget doit être soumis à l’Assemblée nationale au plus tard le 13 octobre, avec un délai de 70 jours pour le débattre et l’adopter d’ici fin décembre.
Cette nouvelle journée de grève souligne la persistance du mécontentement populaire face aux politiques d’austérité du gouvernement. Alors que la France traverse une période de transition politique, les syndicats et les partis d’opposition continuent de réclamer des mesures concrètes pour améliorer le pouvoir d’achat des Français et renforcer les services publics.