Munich, 5 octobre 2025 –L’aéroport international de Munich a repris ses opérations samedi matin après avoir été fermé pour la deuxième fois en moins de 24 heures en raison de survols de drones suspects. Ces incidents, qui s’inscrivent dans une série d’observations similaires en Europe, ont perturbé des milliers de passagers et provoqué des retards massifs.
Selon la police fédérale, deux drones ont été repérés vendredi soir vers 23 h dans la zone des pistes nord et sud. Les appareils se sont rapidement éloignés avant d’avoir pu être identifiés. La fermeture a affecté environ 6 500 voyageurs, après un premier incident jeudi soir qui avait bloqué 3 000 passagers et entraîné l’annulation de 17 vols. Sur le site de l’aéroport, des lits de camp ont été installés et des couvertures, boissons et encas distribués pour les passagers bloqués.
« Maintenant, les capacités sont progressivement rétablies », a déclaré un porte-parole de l’aéroport. Néanmoins, les voyageurs doivent s’attendre à des retards tout au long de la journée et sont invités à se renseigner auprès de leur compagnie aérienne avant de se rendre à l’aéroport.
Ces incidents à Munich font écho à d’autres survols de drones récemment signalés au-dessus de bases militaires en Belgique et dans le nord de l’Allemagne, ainsi qu’à Oslo, en Norvège, où le trafic aérien a également été perturbé. Bien que certains responsables européens soupçonnent une implication russe, le Kremlin a fermement nié tout lien avec ces événements.
Le ministre allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a qualifié la situation de « course entre la menace des drones et la sécurité », et a annoncé qu’il aborderait la question lors d’une réunion européenne prévue ce week-end à Munich, initialement centrée sur la migration. Il souhaite l’élaboration d’un plan européen de détection et de neutralisation des drones.
Les incidents ont suscité des réactions politiques locales. Le ministre-président bavarois Markus Söder a réclamé que la police puisse abattre immédiatement tout drone suspect et a annoncé une loi d’urgence pour clarifier juridiquement ces pouvoirs. Dobrindt a évoqué l’association future de l’armée allemande à la défense de l’espace aérien et la nécessité d’une législation renforcée sur la sécurité aérienne.
Les drones observés ces dernières semaines, certains atteignant une envergure de huit mètres, posent une menace croissante en raison de leur nombre et de leur sophistication. « Il est clair que les observations de drones se multiplient, notamment au-dessus des infrastructures critiques, et que nous devons réagir politiquement », a souligné Dobrindt.
Pour Markus Söder, ces incidents traduisent une nouvelle réalité sécuritaire en Europe : « Nous ne sommes plus tout à fait en paix comme auparavant. Chaque survol suspect, même isolé, renforce l’insécurité et sert les objectifs de Poutine », a-t-il déclaré, évoquant la nécessité d’un véritable « dôme de fer » pour protéger le territoire allemand.
Les perturbations ont entraîné l’annulation et le déroutement de dizaines de vols, bloquant des milliers de passagers. Les autorités locales ont assuré la distribution de fournitures essentielles pour pallier les désagréments. L’armée allemande a soutenu la police dans la surveillance des drones, mais le ministre de la Défense Boris Pistorius a insisté sur le fait que « les drones observés ne représentaient pas de menace réelle », tout en soulignant le besoin de capacités supplémentaires pour gérer ce type de situation.
Alors que l’Europe cherche à renforcer sa sécurité aérienne, l’incident de Munich rappelle la vulnérabilité des infrastructures critiques face aux technologies accessibles à des acteurs non identifiés et la nécessité de réponses rapides et coordonnées à l’échelle internationale.