Le président malawite Peter Mutharika a officiellement entamé samedi son second mandat à la tête du Malawi, promettant de lutter contre la corruption et de redresser une économie sévèrement affaiblie.
Âgé de 85 ans, Mutharika a remporté l’élection présidentielle du 16 septembre avec plus de 56 % des voix, battant largement le président sortant Lazarus Chakwera, 70 ans, qui n’a recueilli que 33 % des suffrages. Ce scrutin, la quatrième confrontation directe entre les deux hommes, a traduit le rejet massif d’un gouvernement accusé d’avoir aggravé la crise économique et d’avoir échoué à contenir l’inflation et les pénuries.
La cérémonie d’investiture s’est tenue au stade Kamuzu de Blantyre, rempli de partisans vêtus des couleurs bleu et blanc du Parti démocrate progressiste, ainsi que de représentants gouvernementaux et de chefs d’État africains. Mutharika a prêté serment devant le juge en chef de la Cour suprême, Rezine Mzikamanda, jurant de « servir le peuple du Malawi avec intégrité et dévouement ».
Dans son discours, le président a brossé un tableau sombre de l’état actuel du pays : « Le Malawi est confronté à de graves pénuries alimentaires, à une inflation galopante et à un manque de devises étrangères qui paralyse nos entreprises et entraîne des pénuries persistantes de carburant. Le gouvernement manque d’argent, les emprunts sont extrêmement élevés, et personne ne sait où est passé l’argent emprunté. »
Mais Mutharika a affiché sa détermination : « Nous allons redresser ce pays. Je ne vous promets pas de la poudre aux yeux, mais du travail acharné, des décisions difficiles et douloureuses. La lune de miel du pillage gouvernemental est terminée ! »
Le président a également lancé un appel à la communauté internationale, soulignant que le Malawi recherche des partenariats d’investissement plutôt que de simples aides. Une délégation devrait prochainement se rendre aux États-Unis pour discuter des perspectives économiques du pays, alors que l’aide américaine connaît des réductions récentes. Mutharika a indiqué avoir reçu un message de félicitations du président américain Donald Trump et a salué le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne dans la lutte contre la corruption.
Le Parti du Congrès du Malawi de Chakwera a exprimé, dans un communiqué, ses vœux de succès et de bonne santé au président réélu, malgré l’absence du président sortant lors de la cérémonie.
Mutharika hérite d’un Malawi en crise, mais il promet de restaurer la confiance du peuple dans ses institutions, de relancer l’économie, de créer des emplois et de réduire la pauvreté. La tâche s’annonce colossale pour ce pays enclavé d’Afrique australe, confronté à l’inflation, aux pénuries de devises et aux difficultés persistantes dans l’agriculture et l’énergie.