L’UNESCO a choisi lundi Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, pour prendre la direction générale de l’agence culturelle des Nations Unies. À 54 ans, El-Enany succède ainsi à Audrey Azoulay, dont les deux mandats successifs auront marqué une période de diversification des financements et de renforcement du rayonnement international de l’organisation.
Élu par le conseil d’administration de l’UNESCO – qui réunit 58 des 194 États membres – El-Enany a obtenu 55 voix, contre deux pour son concurrent Édouard Firmin Matoko, 69 ans, de la République du Congo. Les États-Unis, qui avaient choisi de se retirer de l’organisation, n’ont pas pris part au vote. La nomination doit désormais être confirmée par l’ensemble des membres de l’UNESCO lors de l’assemblée générale prévue le 6 novembre.
Ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, El-Enany était le favori de ce scrutin à bulletin secret après avoir lancé sa campagne en avril 2023. Il a depuis tissé un solide réseau de soutiens régionaux et internationaux, ce qui lui a permis de s’imposer comme un candidat de consensus pour relancer l’agence à un moment critique, marqué par le retrait américain annoncé pour fin 2026, qui devrait réduire d’environ 8 % le budget de l’UNESCO actuellement financé par Washington.
Fondée après la Seconde Guerre mondiale, l’UNESCO a pour mission de promouvoir la paix et la coopération internationale à travers l’éducation, la science et la culture. L’agence est particulièrement connue pour ses actions de protection du patrimoine mondial, des îles Galápagos aux tombeaux de Tombouctou.
Le choix d’un Égyptien à la tête de l’organisation a été salué par le gouvernement égyptien. « Comment se fait-il qu’un pays comme l’Égypte, riche d’une longue histoire et imprégné de civilisations pharaonique, grecque, romaine, copte, arabe et islamique, n’ait pas dirigé cette importante organisation ? C’est totalement inacceptable », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, à Paris.
Toutefois, la nomination de Khaled El-Enany n’est pas exempte de critiques. Des défenseurs de l’environnement en Égypte ont reproché à son ministère de ne pas avoir suffisamment protégé certains sites patrimoniaux sensibles, notamment au Caire et dans la péninsule du Sinaï.
Avec cette élection, l’UNESCO espère renforcer son rôle sur la scène internationale, tout en s’adaptant aux défis financiers et diplomatiques imposés par le retrait de l’un de ses principaux bailleurs de fonds.