Le rachat surprise de Warner Bros. Discovery par Netflix pour la somme colossale de 72 milliards de dollars bouleverse le paysage mondial du streaming. Les actionnaires exultent — les titres Warner sont rachetés à un prix plus de trois fois supérieur à leur valeur d’avril dernier. Mais un autre grand gagnant émerge : David Zaslav, PDG de Warner, dont la fortune personnelle pourrait franchir pour la première fois la barre symbolique d’un milliard de dollars.
À 65 ans, Zaslav est depuis des années l’un des patrons les mieux payés du secteur. Sur près de deux décennies à la tête du conglomérat, il a accumulé plus de 200 millions de dollars en rémunération et primes, un chiffre vertigineux qui a régulièrement suscité des critiques, notamment lorsque l’entreprise licenciait des centaines d’employés.
Le contraste entre la rémunération et les performances boursières a provoqué de vives réactions, allant jusqu’à l’indignation de plusieurs actionnaires.
« C’est un salaire exorbitant pour des performances jusqu’ici loin d’être satisfaisantes », dénonçait l’ancien patron d’ESPN John Skipper en juin.
Les options accordées à Zaslav lors de la fusion Discovery–Warner étaient initialement évaluées à plus de 200 millions de dollars. Mais l’effondrement prolongé du cours a réduit ces promesses à néant.
Puis, en début d’année, un événement clé change tout : un nouveau contrat lui offrant des options d’actions d’une valeur potentielle supérieure à 400 millions de dollars — mais uniquement dans l’hypothèse d’une acquisition.
Malgré une action qui stagnait autour de 10 dollars, Warner a versé à son PDG près de 52 millions de dollars en 2024, dont 21 millions en primes de performance. Lors du vote consultatif annuel, les actionnaires ont rejeté la rémunération. Une semaine plus tard, Zaslav signait pourtant un nouveau contrat, prolongeant son mandat jusqu’à 2030.
Les nouvelles options d’achat d’actions avaient initialement pour condition la scission du réseau câblé d’ici 2026. Mais un amendement de dernière minute a tout changé : une acquisition comptait désormais comme validité d’exercice.
La semaine dernière, le conseil de Warner a reçu plusieurs offres améliorées. Finalement, c’est Netflix qui décroche l’accord : 27,75 dollars par action, moitié en numéraire, moitié en actions.
La transaction, qui doit être finalisée d’ici 12 à 18 mois, fera l’objet d’un examen antitrust serré. Si elle aboutit, Netflix acquerra non seulement une bibliothèque de franchises majeures, mais également un levier international inédit dans la guerre du streaming.



























