Les Palestiniens se préparent pour l’anniversaire du jour de la Nakba, un jour où ils ont dû quitter leurs maisons face à la création d’Israël.
La veille du jour de la Nakba, les Palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sont descendus dans la rue pour réitérer le droit du peuple palestinien à retourner dans son pays d’origine.
Le feu vert des États-Unis au régime israélien pour accélérer l’annexion des territoires palestiniens occupés, est l’un des sujets sur lesquels il y a accord entre toutes les factions palestiniennes. Le président palestinien Mahmud Abbas a mis en garde contre les conséquences L’Autorité palestinienne a mis en garde contre l’annexion d’une partie des territoires palestiniens à Israël, comme annoncé par ce dernier. Parallèlement, l’Union européenne examine actuellement les dispositions proposées pour rejeter la décision d’Israël, si elle parvient à atteindre son objectif.
Le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, a indiqué le 14 mai que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, présidera une réunion le 16 mai pour discuter des mesures nécessaires pour contrecarrer toute opération israélienne une fois que le gouvernement prêtera serment et présentera son plan d’annexion. Ce dernier, s’il était effectivement mis en œuvre, selon Shtayyeh, pourrait détruire la possibilité de réaliser un État palestinien indépendant et souverain.
Ailleurs en Cisjordanie occupée, à Naplouse, des dizaines de manifestants ont brûlé les images du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, qui s’est récemment rendu en Palestine. Ils ont condamné le soi-disant «plan de paix» de Washington, qui a donné le feu vert au régime israélien pour annexer davantage de territoires.
Le jour de la Nakba est un jour de deuil national parmi les Palestiniens, évoquant l’expulsion d’une grande partie de cette population de leurs foyers à la suite de la création du régime israélien en 1948. Depuis, il est devenu un symbole de renforcement Mémoire collective des Palestiniens de leur droit de retourner dans leurs territoires ancestraux.
Un rapporteur de l’ONU met en garde contre les conséquences humanitaires du plan israélo-américain d’annexion de la Cisjordanie et appelle le monde à agir.
« Les Nations Unies ont déclaré que les colonies de peuplement israéliennes sont à l’origine de violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire contre la population palestinienne protégée en Cisjordanie (…) Actuellement, Israël a annexé de facto d’ importantes parties de la Cisjordanie, et les conséquences néfastes pour les droits de l’homme sont évidents », a déclaré le rapporteur spécial de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur les droits de l’homme en Palestine, Michael Lynk,
Lynk a ainsi mis en garde contre le projet du régime israélien d’annexer des parties de la Cisjordanie occupée, dans laquelle il bénéficie du plein soutien des États-Unis.
En renforçant son avertissement, l’expert de l’ONU a expliqué que le plan anti-palestinien du régime de Tel Aviv et de Washington se terminera par « la confiscation et l’aliénation des terres, la violence (générée par) les colons (israéliens), les lois d’urbanisme discriminatoires, l’appropriation des ressources naturelles et la démolition des maisons ».
Pour Lynk, ce plan, s’il est mis en œuvre, entraînera également « l’exploitation par le travail, les expulsions forcées et les déplacements (…) et, surtout, le déni du droit à l’autodétermination ».
Citant le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a déclaré lors de sa récente visite dans les territoires occupés, que la décision finale sur l’annexion appartiendra à Israël, a déclaré Lynk aux États-Unis. Il se coordonne avec le régime israélien pour annexer 30% de la zone C de Cisjordanie, y compris toutes les colonies israéliennes.
Pompeo s’est rendu mercredi dans les territoires palestiniens occupés, d’où il a réitéré le soutien de Washington au projet israélien d’annexer des parties de la Cisjordanie après une réunion avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son nouveau partenaire gouvernemental Benny Gantz.
Le rapporteur de l’ONU, à un autre moment de ses déclarations, a regretté l’absence de mesures de responsabilisation de la communauté internationale face à l’expansionnisme israélien et à la violation des droits des Palestiniens.
À cet égard, Lynk a souligné qu’à travers l’histoire « Israël a appris une leçon inestimable » qui est la suivante: malgré les nombreuses critiques de la communauté internationale, les pays ne sont pas décidés à infliger des sanctions politiques, diplomatiques et économiques à Israël.
« La critique sans conséquence est un petit prix qu’Israël paiera volontiers si cela signifie que son commerce, ses investissements et son statut avec l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie continueront comme avant », a-t-il ajouté.
Selon certaines sources diplomatiques européennes, l’Europe soutient une solution à deux États, bien que, dans le même temps, elle vise à préserver le soi-disant accord de paix présenté par le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, le 28 janvier 2020. Ce projet, également connu sous le nom d ‘«accord du siècle», il vise à rétablir la paix au Moyen-Orient et à résoudre le conflit israélo-arabe. En particulier, le plan, décrit en 181 pages, s’il est effectivement mis en œuvre, pourrait garantir à Israël le contrôle d’une Jérusalem unifiée, reconnue comme capitale,
La Cisjordanie est considérée comme un territoire sous occupation militaire israélienne par les Nations Unies et est soumise à la quatrième Convention de Genève de 1949. Ce statut a été reconnu aux territoires palestiniens par la communauté internationale en 1967, après la guerre des Six jours. Jusqu’à la mise en œuvre effective du plan Trump ou Netanyahu, les territoires palestiniens sont régis par les accords d’Oslo de 1993, selon lesquels la Cisjordanie est divisée en trois secteurs administratifs, appelés zones A, B et C. Plus précisément, la zone A, soit 18% de la Cisjordanie, est sous le contrôle civil total de l’Autorité palestinienne. La zone B est administrée conjointement par Israël et la Palestine et représente environ 22% du territoire palestinien. Enfin, la zone C, égale à 61% de la Cisjordanie, est contrôlée par Israël.