Les dirigeants d’Ankara ont défendu leur décision de ne pas autoriser un avion chargé d’aide à voler de leur espace aérien pour combattre le coronavirus à destination de Chypre.
Plus précisément, comme l’a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, jeudi 15 mai, la décision d’Ankara est conforme à la politique adoptée à l’égard de Chypre. En particulier, la République de Chypre n’étant pas reconnue par la Turquie, Ankara n’autorise pas les avions ou avions chypriotes transportant des marchandises à destination et en provenance de la République chypriote à traverser son espace aérien.
Les seuls vols autorisés, a rappelé Aksoy, sont en cas de sauvetage par hélicoptère, d’évacuation ou d’équipement médical et sanitaire, pour des raisons humanitaires. À cet égard, répondant aux nouvelles concernant le chargement de l’avion à destination de Chypre, qui selon Nicosie provenait de Chine avec 36 tonnes de matériel médical, Aksoy a précisé que l’avion n’avait pas demandé l’autorisation à temps pour passer le Espace aérien turc. Si la demande avait été soumise à temps, a précisé le porte-parole d’Ankara, le vol aurait été autorisé pour des raisons humanitaires. À cet égard, Aksoy se souvient ou que cette est déjà arrivé auparavant.
La veille, le ministre des Transports de Nicosie, Yiannis Karousos, avait déclaré que la Turquie n’avait pas autorisé un vol en provenance de Chine et destiné à Nicosie à traverser son espace aérien avec 36 tonnes d’aide médicale pour faire face à l’urgence du coronavirus. À la lumière de cela, l’avion avait changé de cap, atterrissant à Moscou, où il devait faire le plein de carburant, n’ayant pas assez de carburant pour atteindre l’île sur une route plus longue.
Les relations entre Ankara et Nicosie se caractérisent par un climat de tension, notamment en ce qui concerne les revendications de la Turquie, considérée comme illégale par Nicosie, concernant ses droits dans certaines régions de la Méditerranée orientale, où, le 3 mai 2019, Ankara a commencé illégalement selon la communauté internationale, ses activités de forage. Selon les dirigeants turcs, ces activités viennent défendre les intérêts des Chypriotes turcs.
Dans la nuit du 19 au 20 avril, Ankara a publié un nouvel avis de navigation annonçant qu’un de ses navires de forage, le Yavuz, serait stationné dans la zone située entre les blocs 6 et 7 de la zone économique exclusive chypriote. du 20 avril au 18 juillet. La nouvelle expédition de navires turcs est la sixième depuis le 3 mai 2019, date du début du programme d’exploration dans les eaux chypriotes par la Turquie.
Pour sa part, Chypre a souligné à maintes reprises que la Turquie agissait en tant que « pirate de la Méditerranée orientale, foulant aux pieds et violant les principes du droit international et portant atteinte aux droits souverains des États tiers, y compris Chypre ».
D’autre part, Cavusoglu avait rappelé que par le passé, il avait mis en garde les Chypriotes grecs de ne pas décider unilatéralement des droits miniers de la Méditerranée orientale sans avoir au préalable conclu un accord avec son homologue chypriote turc. Cependant, selon le ministre turc des Affaires étrangères, cet avertissement a été ignoré et, pour défendre les Chypriotes turcs, Ankara a lancé son propre programme de forage.