Les Émirats arabes unis (EAU) ont officiellement annoncé mercredi 18 août que le président de l’Afghanistan, Ashraf Ghani, se trouvait dans le pays du Golfe.
La nouvelle a été publiée par la presse émiratie (WAM), qui a déclaré: « Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats arabes unis peut confirmer que les Émirats arabes unis ont accueilli le président Ashraf Ghani et sa famille pour des raisons humanitaires ». La confirmation de la position de Ghani est intervenue trois jours après l’installation des talibans dans la capitale afghane, Kaboul, et leur entrée dans le palais présidentiel. Depuis lors, des rapports contradictoires et jamais pleinement confirmés sur la destination de Ghani avaient circulé. En parallèle, une source gouvernementale a déclaré que le ministre afghan de la Défense, le général Bismillah Khan Mohammadi, et deux de ses fils se sont également réfugiés à Dubaï. Cependant, ni Ghani ni Mohammadi n’ont encore fait de déclarations à ce sujet.
Dans un premier temps, il semble que le chef de l’État afghan se soit dirigé vers le Tadjikistan, mais, selon des sources indiennes , Douchanbé lui a refusé l’accès, forçant Ghani à se rendre d’abord au Sultanat d’Oman puis aux Émirats arabes unis. . Dans ce contexte, selon des informations provenant de sources médiatiques afghanes , l’ambassade d’Afghanistan au Tadjikistan a demandé à Interpol d’arrêter le président Ashraf Ghani, le conseiller en chef, Fazel Mahmood, et le conseiller à la sécurité nationale, Hamdullah Mohib, pour vol de biens publics. L’ambassade aurait également exhorté l’organisation internationale à demander à l’ancien chef de l’Etat de lui remettre le « trésor » en sa possession, à destination de la population afghane.
Face à la soudaine succession d’événements de la semaine dernière, les Émirats arabes unis avaient exhorté les parties afghanes concernées à rétablir la stabilité et la sécurité dans le pays, conformément aux espoirs et aspirations de la population. Comme d’autres pays, Abou Dhabi avait fait savoir le 15 août lui-même qu’il s’engageait à faciliter l’évacuation des citoyens et diplomates étrangers, également en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne, du Canada, d’Égypte, d’Australie et du l’Union européenne, considérant que le pays du Golfe est l’une des plaques tournantes majeures du transport aérien.
Les Émirats arabes unis, avec l’Arabie saoudite et le Pakistan, avaient été les seuls pays à reconnaître l’ancien émirat islamique fondé en 1996, puis tombé en 2001, et à entretenir des relations diplomatiques avec les talibans. Or, l’approche qu’Abou Dhabi entend adopter vis-à-vis du groupe islamiste n’est pas encore claire.