Le Soudan du Sud a imposé un couvre-feu nocturne dans la capitale, Juba, après qu’une manifestation pacifique a dégénéré en pillages dans la soirée du jeudi 16 janvier 2025. Le couvre-feu, qui commence à 18h00, a été instauré pour prévenir toute nouvelle violation des propriétés publiques et privées, a déclaré Abraham Manyuat, l’inspecteur général de la police nationale. Cette décision a été prise en réponse à une série de violences, dont des attaques contre des commerces appartenant aux Soudanais.
La manifestation, organisée à Juba pour protester contre le meurtre de 29 citoyens sud-soudanais à Wad Madani, dans l’État d’Al-Jazira au Soudan voisin, a rapidement échappé au contrôle des autorités locales. Le rassemblement, initialement pacifique, a viré à la violence lorsque des manifestants ont commencé à piller des commerces. La police, dans l’incapacité de maîtriser la situation, a ouvert le feu sur la foule pour tenter de disperser les émeutiers. À ce moment-là, aucune victime n’avait encore été signalée.
Tôt vendredi matin, la situation semblait plus calme à Juba, bien que des tirs sporadiques aient toujours été entendus dans certaines zones de la ville. La plupart des commerces étaient fermés, et les autorités avaient déployé l’armée et la police aux principaux carrefours pour maintenir l’ordre. La violence s’étend à d’autres villes du pays, avec des manifestations signalées à Bor, Aweil et Wau.
Dans un communiqué, le bureau du président Salva Kiir a lancé un appel à la retenue, exhortant la population à éviter de céder à la colère et à permettre aux gouvernements du Soudan du Sud et du Soudan de résoudre leurs différends par la diplomatie. Kiir a souligné que les citoyens fuyant les violences au Soudan méritaient d’être protégés et que des solutions pacifiques devaient être trouvées.
Le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis 2011, connaît une instabilité persistante, en particulier en raison des tensions internes et de la guerre civile en cours au Soudan. Depuis avril 2023, le pays voisin est dévasté par une guerre opposant à l’armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menée par le général Mohamed Hamdane Daglo.