Le Conseil fédéral suisse a officiellement annoncé ce vendredi 20 juin 2025 la levée totale des sanctions économiques imposées à la Syrie, s’alignant ainsi sur la récente décision de l’Union européenne. Cette mesure marque un tournant significatif dans la politique extérieure helvétique et reflète une volonté partagée de favoriser le redressement économique et la stabilité politique d’un pays plongé dans une guerre dévastatrice depuis plus d’une décennie.
Depuis 2011, la Suisse avait imposé des sanctions en réponse à la répression violente menée par le régime de Bachar al-Assad contre sa population, en coordination étroite avec l’UE et d’autres partenaires internationaux. Toutefois, face à l’enlisement du conflit et aux besoins criants de reconstruction, Berne a décidé de lever ces restrictions, notamment celles portant sur la fourniture de services financiers, le commerce des métaux précieux et l’exportation de biens de luxe.
Cette décision inclut également le dégel des avoirs de 24 entités clés, parmi lesquelles figure la Banque centrale syrienne, un signal fort destiné à relancer l’économie syrienne et à soutenir une transition politique inclusive. Cependant, la Suisse maintient des sanctions ciblées contre les personnes et organisations directement liées à l’ancien régime, tout en conservant les restrictions sur les biens à usage militaire et ceux susceptibles d’être employés pour la répression interne.
En levant ces sanctions, Berne entend faciliter un climat propice à une résolution pacifique, tout en restant vigilante face aux risques d’une reprise autoritaire du pouvoir à Damas. Cette position reflète la complexité du dossier syrien, où la recherche d’un équilibre entre pression politique et engagement économique demeure un défi majeur.
Cette démarche de la Suisse, calquée sur celle de Bruxelles, intervient dans un contexte où la communauté internationale réévalue ses approches vis-à-vis de la Syrie, oscillant entre pragmatisme économique et exigences de respect des droits humains. Berne espère ainsi contribuer à un nouvel élan diplomatique en faveur de la paix et de la reconstruction, tout en affirmant son rôle dans la concertation européenne.