La justice algérienne a réagi hier jeudi 22 juillet à l’affaire Pegasus impliquant le Maroc en ouvrant une enquête préliminaire sur l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie et des hauts personnalités de l’Algérie par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, a annoncé dans un communiqué la cour d’Alger et rapporté par l’agence officielle APS.
Cette enquête fait «Suite aux informations divulguées à travers des organes de presse nationaux et internationaux, ainsi que des rapports émanant de certaines chancelleries, faisant état de l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des citoyens et des personnalités algériennes, et en application des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le Parquet général près la Cour d’Alger informe l’opinion publique que le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les faits en question, diligentée par les services de police judiciaire spécialisée en matière de répression d ‘infractions liées à la cybercriminalité et aux technologies de l’information », précise le document de la cour d’Alger.
« si les faits, objet de cette enquête, son avérés, ils constitueraient les infractions réprimées par la législation algérienne sous sa forme criminelle pour avoir rassemblé les renseignements, objets et documents au profit d’une puissance étrangère aux fins de nuire à le défense nationale et constitueraient également les infractions d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et d’atteintes aux secrets les communications », informe la cour d’Alger.
De son côté, le ministère les affaires étrangères (MAE) a réagi au scandale pegasus à travers un communiqué rendu public hier jeudi 22 juillet, dénonçant une « pratique dangereuse » des pays accusés, dont le Maroc.
« L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’Homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales », souligne le ministère algérien, tout en affirmant que cette pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des états »
« Etant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte, et se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, ainsi que la sécurité humaine. toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les états conformément au droit international », note le MAE.
Selon les révélations de l’enquête menées par plusieurs médias internationaux dont le journal français Le Monde, ce sont plus de 6.000 numéros algériens qui ont été ciblés par le Maroc dans le cadre de cette vaste opération d’espionnage via le logiciel espion israélien développé par l’entreprise israélienne NSO Group .
Parmi les Algériens ciblés par cette opération d’espionnage, on trouve des hauts responsables politiques, mais aussi les militaires, les diplomates, et même des chefs de partis politiques et des chefs d’entreprise.