Les températures suffocantes, accompagnées d’un taux d’humidité élevé, représentent un défi sans précédent pour les athlètes participant au Championnat du monde d’athlétisme de Doha, qui a commencé vendredi dernier. Les délégations doivent prendre des mesures exceptionnelles pour éviter les problèmes de santé.
En se rendant à Doha la capitale du Qatar, les délégations s’inquiètent des conditions climatiques de la compétition. La température est d’environ 40 °C, avec parfois plus de 60% d’humidité. Le vêtement adhère immédiatement à la peau et les lunettes au brouillard.
C’est comme quand « on met la pizza au four », résume le directeur technique de l’athlétisme français, Patrice Gergès. Même les athlètes antillais de la délégation du gala ont été surpris de voir les mains mouillées lorsqu’ils quittaient l’aéroport, affirmant que ces conditions n’avaient rien à voir avec celles qu’ils connaissaient jusque-là.
« Soumettre les athlètes à des conditions de chaleur et d’humidité extrêmes est une chose qui n’a jamais été vue dans les championnats du monde d’athlétisme ni dans aucune autre compétition », s’alarme le médecin de la délégation française, Jean-Michel Serra.
La température est très différente selon la discipline. Le stade Khalifa, par exemple, est entièrement climatisé et devrait faire entre 23 et 25 degrés sur les lieux. Cependant, l’expérience des compétiteurs à l’étranger sera très différente, en particulier pour ceux qui se soumettent à la marche ou au marathon de 50 km. Le coup de départ est prévu à minuit pour éviter toute gêne du jour.
Le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Sebastian Coe, admet que les conditions sont difficiles.
«Quiconque a couru ou participé à une compétition sait que la température peut être gérée, mais que l’humidité est un véritable défi. Nous prenons donc plus de précautions que d’habitude. Nous aurons un service médical renforcé et plus d’eau sur les pistes. Mais oui, ce sera difficile », reconnaît-il.
Le médecin de la délégation française, Jean-Michel Serra, explique que « plus l’indice d’humidité autour de lui est élevé, plus la capacité du corps à éliminer sa transpiration est faible, de sorte que le système interne augmente sa température. » « Cela augmente le risque d’hyperthermie lié au stress et à un inconfort important », ajoute-t-il,
Passer de l’extérieur à un espace climatisé représente un danger. Gilles Garcia, responsable des coureurs de demi-fond en France, explique les instructions à suivre. «Lorsque vous montez dans le bus ou rentrez à l’hôtel, vous devez vous couvrir. C’est le contraire de ce que nous faisons habituellement », dit-il.