C’est un véritable séisme pour la JS Kabylie et ses supporters : Adem Redjem, l’ailier gauche de 28 ans, a officiellement quitté le club pour rejoindre Modern Sport, en Ligue égyptienne, dans un transfert surprise signé pour trois ans. Ce départ, annoncé début juin 2025, marque la fin d’une aventure de deux ans et demi avec les Canaris, où le natif de Constantine a alterné entre éclats de génie et moments de frustration. Pour la JSK, cette perte représente un défi de taille à l’approche d’une saison cruciale, tant en championnat algérien qu’en compétitions africaines.
Arrivé à la JS Kabylie en janvier 2023 en provenance de Paradou AC, Adem Redjem s’est rapidement imposé comme une arme offensive redoutable. Sa vitesse, ses dribbles percutants et sa capacité à déstabiliser les défenses adverses ont fait de lui un atout précieux. Son but mémorable en quart de finale retour de la Ligue des champions CAF 2022-2023 contre l’Espérance de Tunis (1-1) et ses réalisations en championnat contre le MC Oran (4-0) et le MC Alger (2-0) ont marqué les esprits. Son record de sept dribbles réussis en 31 minutes contre le Wydad Casablanca, surpassant même Jérémy Doku, reste une performance légendaire pour les supporters kabyles.
Pourtant, la saison 2023-2024 a révélé les limites de Redjem. Sous la direction d’Abdelhak Benchikha, son temps de jeu a diminué face à la concurrence de joueurs comme Ryad Boudebouz et Walter Bwalya. Avec seulement un but toutes compétitions confondues cette saison-là, Redjem a peiné à confirmer son potentiel, alternant entre fulgurances et périodes d’inefficacité. Sa finition, parfois perfectible, et son inconstance ont suscité des débats parmi les supporters, partagés entre admiration pour son talent brut et frustration face à son manque de régularité.
Le choix de Redjem de s’engager avec Modern Sport, un club ambitieux de la Ligue égyptienne, s’explique par plusieurs facteurs. À 28 ans, le joueur est à un tournant de sa carrière, cherchant un championnat plus compétitif pour se relancer. La Ligue égyptienne, avec des équipes comme Al Ahly et Zamalek, offre une visibilité continentale et une chance de briller en Coupe de la Confédération CAF, où Modern Sport (anciennement connu sous un autre nom) entend jouer un rôle majeur.
Cette opportunité représente également un bond en avant sur le plan financier, avec un contrat de trois ans qui lui assure stabilité et reconnaissance. Pour Redjem, il s’agit d’un défi personnel et sportif, une manière de prouver qu’il peut s’imposer dans un environnement plus exigeant.
Pour la JS Kabylie, ce départ inattendu pose de nombreuses questions. Le club perd un joueur capable d’apporter du dynamisme sur l’aile gauche et qui, malgré ses hauts et ses bas, reste une option précieuse dans un effectif manquant déjà de profondeur. À l’aube d’une saison où la concurrence sera féroce, surtout sur la scène continentale, la JSK doit rapidement se mobiliser pour compenser cette perte.
Les supporters, eux, expriment leur déception et s’inquiètent de la stratégie de gestion sportive du club. L’incapacité à retenir un joueur comme Redjem, même en fin de contrat, soulève des doutes sur la compétitivité future de la JS Kabylie face aux puissances régionales, notamment égyptiennes.