Alors qu’on croyait le poste de gardien enfin stabilisé en équipe nationale, Vladimir Petkovic a relancé l’incertitude. En écartant Alexis Guendouz, pourtant irréprochable lors de ses dernières sorties, au profit d’un Anthony Mandréa en difficulté, le sélectionneur national a semé le trouble dans une assise défensive déjà fragile. Une volonté d’innover qui vire à la confusion.
Face à la Suède, lors d’un match test important, Petkovic a surpris en titularisant Anthony Mandréa dans les cages, laissant Alexis Guendouz sur le banc. Un choix qui a immédiatement suscité des interrogations, surtout après une défaite 4-0 où Mandréa n’a pas brillé. L’ex-gardien du SM Caen (relégué en National) a montré un manque de sérénité évident, multipliant les hésitations. Sur deux des quatre buts encaissés, sa responsabilité est engagée.
Ce qui choque davantage, c’est que Guendouz semblait avoir gagné ses galons de titulaire. Titulaire lors de 5 des 6 derniers matchs des Verts, performant avec son club iranien du Persepolis FC (15 clean sheets en 37 matchs), et héros du match contre le Togo en octobre dernier avec pas moins de 10 arrêts, il incarnait une rare stabilité dans un secteur souvent en chantier.
D’après des sources internes, Petkovic aurait justifié ce changement par une volonté tactique : exploiter le jeu au pied de Mandréa pour contourner le pressing suédois par des relances longues. Mais sur le terrain, ce plan a échoué. Pris à la gorge dès le premier quart d’heure, les Verts n’ont jamais pu mettre ce schéma en place. Mandréa, en manque de confiance et peu aidé par sa défense, a subi sans pouvoir réagir.
Cette tentative, mal calibrée, a surtout fragilisé la défense, qui semblait déjà fébrile. En changeant de gardien sans explication claire ni logique apparente, Petkovic a envoyé un signal d’instabilité, néfaste à un poste où la confiance est capitale.
Ce n’est pas la première fois que Petkovic brouille les cartes. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe, il semble hésiter entre construction progressive et expérimentations continues. Or, à trois mois de deux matchs cruciaux face au Botswana et à la Guinée, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026, cette stratégie de tâtonnements pourrait coûter cher.
Le poste de gardien est la colonne vertébrale d’une défense. En créant une concurrence floue, sans communication transparente, le sélectionneur met en péril une partie essentielle de l’équilibre tactique. À force de vouloir innover, Petkovic dérègle ce qu’il semblait pourtant vouloir stabiliser.
Il y a fort à parier que Guendouz reprendra sa place dès septembre. Encore faut-il que la confiance ne soit pas brisée. Car si la rotation et la concurrence sont saines, elles doivent être claires, assumées, et surtout justifiées sportivement.
En l’état, le flou règne, et les cages des Verts sont à nouveau un sujet d’inquiétude. Une erreur de gestion dans une zone aussi cruciale peut s’avérer fatale. Petkovic joue gros, et le temps presse.