Algérie Foot – Alors que la Fédération algérienne de football (FAF) a récemment officialisé l’arrivée de Luca Zidane, elle continue de lorgner sur les gardiens binationaux évoluant en Europe. Parmi eux, Abdullah Laidani, 22 ans, attire l’attention. Mais derrière les discours flatteurs, la FAF a tracé une ligne rouge : sans temps de jeu régulier en club, aucune convocation ne sera envisagée.
Formé à Berne et passé par les Young Boys, Laidani avait commencé à se faire un nom en Suisse avant de rejoindre le FC Wil, où il a profité d’une belle opportunité en 2024. Mais ses blessures répétées et la concurrence de Gentrit Muslija l’ont relégué sur le banc. Un coup dur pour sa progression, mais une situation qui n’a rien d’inhabituelle pour un jeune gardien.
Ce que la FAF présente comme une « condition sportive » soulève pourtant des interrogations. Car d’un côté, l’instance multiplie les démarches pour séduire des profils évoluant à l’étranger, souvent en difficulté dans leurs clubs, et de l’autre, elle impose une rigueur sélective qui semble moins s’appliquer aux gardiens issus du championnat local. Une politique à géométrie variable qui alimente les critiques.
Le cas Laidani illustre parfaitement les paradoxes de la FAF. Officiellement, elle veut bâtir une équipe compétitive en misant sur les jeunes talents binationaux. Officieusement, cette quête tourne parfois à l’obsession, au détriment du développement de ses propres gardiens formés en Algérie, qui manquent de soutien et de visibilité.
La comparaison avec Luca Zidane est révélatrice : convoqué rapidement malgré une carrière marquée par l’instabilité et un temps de jeu irrégulier, il bénéficie d’une indulgence qui n’est pas accordée à d’autres. Pourquoi deux poids, deux mesures ?
Le sélectionneur Vladimir Petkovic se retrouve ainsi face à un dilemme : privilégier la stratégie de séduction des binationaux prônée par la FAF, ou miser sur une stabilité construite autour de gardiens locaux en activité. Dans ce contexte, Laidani devient malgré lui un symbole : celui d’une fédération qui hésite entre sa vitrine européenne et la valorisation de ses propres infrastructures.
Pour l’heure, la position de la FAF est claire, pas de temps de jeu, pas de sélection. Mais cette rigidité pourrait coûter cher à l’Algérie si d’autres nations, plus réactives et moins tatillonnes, s’emparent du dossier Laidani. Car à 22 ans, le gardien a encore le temps de rebondir et de choisir son destin international.