L’annonce du retour d’Adam Ounas en sélection algérienne pour le stage des Verts, prévu du 6 au 14 octobre, a déclenché surprise et scepticisme. À 28 ans, l’ailier d’Al-Sailiya, club qatari éloigné des projecteurs européens, fait son retour dans un contexte particulièrement trouble pour l’équipe nationale. Plus qu’un choix sportif réfléchi, ce rappel semble révéler les limites d’une FAF en quête de direction : nostalgie, improvisation et flou organisationnel dominent la scène.
Les qualités d’Ounas sont indéniables : dribbles chaloupés, vitesse, créativité… Autrefois, le joueur suscitait l’enthousiasme des supporters algériens. Mais son parcours reste une succession d’opportunités manquées. Entre blessures répétées, performances irrégulières et choix de carrière discutables – de Naples à Al-Sailiya, en passant par des prêts peu fructueux – Ounas n’a jamais transformé son potentiel en constance.
Aujourd’hui, avec seulement deux matchs joués cette saison au Qatar, son retour pose une question essentielle : s’agit-il d’un choix basé sur des performances récentes ou d’un réflexe nostalgique, rappelant les espoirs d’il y a plusieurs années ?
Le communiqué d’Al-Sailiya, annonçant le retour d’Ounas, n’a pas précisé si le joueur rejoignait l’équipe première de Vladimir Petkovic pour les éliminatoires du Mondial 2026 ou l’équipe locale de Majid Bougherra pour des matchs amicaux. Cette ambiguïté n’est pas anodine : elle illustre un amateurisme inquiétant et un manque de vision stratégique. La FAF semble naviguer à vue, improvisant des décisions dans l’urgence plutôt que de bâtir un projet structuré.
En rappelant Ounas, la FAF cède à la tentation de la nostalgie, préférant recycler un nom connu mais dont la carrière stagne, plutôt que de miser sur des talents émergents. Des joueurs comme Amine Gouiri ou Rayan Aït-Nouri, évoluant dans des championnats européens plus compétitifs, auraient pu incarner un véritable renouveau pour les Verts. Au lieu de cela, Ounas symbolise un bricolage désespéré, révélateur d’un manque d’imagination et d’une absence de stratégie de renouvellement.
Pour Vladimir Petkovic, ce retour représente un pari risqué. Si Ounas retrouve son meilleur niveau, il pourrait insuffler créativité et dynamisme à un secteur offensif souvent en panne d’inspiration. Mais l’irrégularité et la fragilité physique du joueur rendent ce scénario incertain. En cas d’échec, le choix d’Ounas renforcera l’image d’une équipe nationale gouvernée par des décisions hasardeuses, où le spectaculaire médiatique prime sur la cohérence sportive. La crédibilité de Petkovic, déjà sous pression, pourrait en pâtir.
Le cas Ounas n’est que la partie visible d’un problème plus profond : la sélection algérienne peine à se réinventer depuis l’échec de la CAN 2021 et le départ de Djamel Belmadi. Les choix confus et les décisions précipitées de la FAF accentuent ce sentiment d’improvisation chronique. Le retour d’Ounas, loin de symboliser un renouveau, illustre cette incapacité à construire un projet durable capable de replacer l’Algérie parmi les grandes nations africaines du football.