Nafissatou Thiam, double championne olympique et figure emblématique de l’athlétisme belge, se retrouve au cœur d’un clash inédit avec sa fédération. À l’origine du conflit : le droit à l’image et un code de conduite que l’athlète refuse catégoriquement de signer.
Selon Thiam, ce code limite sa liberté de mettre en avant ses propres sponsors sur les réseaux sociaux, certains étant en concurrence directe avec les partenaires de la fédération. Ce désaccord a entraîné des tensions importantes, des problèmes d’organisation et a contribué à son abandon aux championnats du monde de Tokyo, suscitant une vague d’indignation chez ses supporters.
Dans une déclaration publiée sur Instagram, Thiam dénonce un « environnement toxique » au sein de l’athlétisme belge. Elle pointe du doigt la toute-puissance de certains dirigeants et la division persistante entre la ligue flamande et la ligue francophone. D’autres athlètes néerlandophones confirment également ressentir des dysfonctionnements similaires, laissant entendre que le problème dépasse largement le seul cas de Thiam.
L’athlète critique des pratiques qu’elle juge arbitraires et illégales, notamment la privation de ses droits et les menaces pesant sur sa participation aux championnats, malgré sa qualification honnête. Les difficultés logistiques, comme l’absence de réservation pour le camp d’entraînement et l’accréditation refusée à son kinésithérapeute, ont aggravé la situation. « Si une fédération peut introduire de nouvelles règles à tout moment, nous nous engageons sur une mauvaise voie », affirme-t-elle.
Thiam réclame un changement urgent dans le management, des règles claires et une réelle défense des intérêts des sportifs. Elle insiste sur la nécessité de rétablir le dialogue entre le monde du haut niveau, centré sur les performances et le palmarès, et celui des fédérations, limité par des contraintes administratives et budgétaires. Pour l’instant, aucun rendez-vous de médiation n’est prévu, et Thiam reste sceptique quant à une évolution rapide.
Malgré ce bras de fer, l’athlète tient à remercier ses soutiens : « Aux fans et au public belge : vous vous êtes levés pour me protéger et vous avez rempli mon cœur de gratitude. »
Ce conflit met en lumière les tensions entre les athlètes et les structures administratives, où se confrontent liberté individuelle, sponsors privés et règlements fédéraux. L’issue de ce bras de fer pourrait bien redéfinir la manière dont l’athlétisme belge gère ses talents.