L’année dernière, aux États-Unis, une nouvelle loi a été adoptée dans le but de lutter contre le trafic sexuel en ligne. Depuis, les personnes qui travaillent dans l’industrie du sexe ont été bannies de certains sites comme Backpage.com ou des sections de site comme Craigslist.
Les contenus sexuellement explicites et la nudité sont interdits sur Facebook et Instagram. Plus tôt dans l’année, Tumblr a interdit le contenu de la NSFW. Néanmoins, il y a encore Twitter.
D’après le règlement de Twitter, les « contenus sensibles » tels que le sexe et la nudité sont autorisés. L’unique condition est que ceux-ci ne soient pas utilisés comme image d’en-tête de profil ou dans la photo de votre profil. Or, récemment, ce sanctuaire des prostitués a fermé certains comptes à caractère sexuel.
Certains comptes ont été réhabilités après que leurs propriétaires aient confirmé leur identité et leur numéro de téléphone. Twitter les aurait pris pour des bots. D’autres n’ont pas encore été réactivés.
Une forme de violence structurelle ?
Selon un porte-parole de la plateforme, les personnes qui veulent récupérer leur compte pourront le faire en fournissant les informations demandées. « Il n’y a rien qui indique une répression majeure », a-t-il indiqué.
De leur côté, les travailleuses du sexe voient les choses autrement. Beaucoup y perçoivent un rappel de l’emprise des géants technologiques sur les particuliers. Dominatrix Mistress Blunt utilise Twitter pour communiquer avec ses clients et ses fans. Son compte a été temporairement bloqué.
« Refuser l’accès à la technologie à un groupe choisi de personnes devrait être compris comme une forme de violence structurelle », a-t-elle indiqué à Motherboard. « Les gens utilisent des outils comme Twitter pour s’organiser, bâtir leur communauté et bâtir leur entreprise. Quand certaines personnes ont accès à ces outils et d’autres non, cela crée des inégalités encore plus profondes. »
L’anonymat est primordial
Adrie Rose est une étudiante diplômée. En même temps, elle exerce le métier de pigiste et de travailleuse du sexe. Pour elle, il n’est tout simplement pas concevable de fournir des informations personnelles à une plateforme comme Twitter.
« Je ne veux pas que mon numéro de téléphone soit lié à tout ce que je fais en ligne », a-t-elle déclaré. Elle a souligné que, dans ce métier, l’anonymat est primordial à cause du regard des autres.
« Twitter sait que nous ne pouvons littéralement aller nulle part ailleurs et qu’ils peuvent donc faire ce qu’ils veulent en sachant que personne ne nous défend, sauf nous », a-t-elle conclu.