Washington décide de façon surprenante de retirer des missiles Patriot d’Arabie saoudite en soulevant pas mal de questions sur la nouvelle venue comme un coup de tonnerre à Riyad.
Les États-Unis a décidé de retirer leurs systèmes de défense anti-missiles Patriot d’Arabie saoudite et réduiront probablement encore les déploiements militaires déployés dans le Royaume. Le stationnement des batteries de missiles anti-aériens n’était prévu dès le départ que comme mesure temporaire, a expliqué jeudi un représentant du Pentagone à titre de justification.
Il s’agit d’une initiative qui suggère un démantèlement de l’appareil militaire placé dans la région du Golfe en 2019, dans le but de faire face à la menace iranienne. Plus précisément, selon des sources, Washington retirera deux batteries Patriot des structures pétrolières saoudiennes et deux autres du Moyen-Orient, deux missiles sol-air, tandis que deux escadrons d’avions de chasse ont déjà quitté la région et l’hypothèse d’une nouvelle réduction de l’US Navy dans le Golfe.
Selon des responsables américains, la décision découle du fait que, pour Washington, Téhéran ne représente plus une menace immédiate pour ses intérêts stratégiques dans la région et que les ressources militaires américaines devraient être utilisées pour d’autres priorités, y compris la limitation de l’influence militaire de Chine en Asie.
La nouvelle que Washington a annoncé le déploiement de 2 800 soldats supplémentaires dans le royaume saoudien, ainsi que l’envoi de deux escadrons d’avions de chasse, une aile d’expédition aérienne, deux batteries de missiles Patriot et un système de défense antimissile THAAD. Comme l’a souligné le secrétaire américain à la Défense Mark Esper, les troupes américaines en Arabie saoudite auraient atteint 3 000 membres au 11 octobre.
Cette opération intervient après que deux usines pétrolières de la société saoudienne Aramco, situées dans les provinces d’Abqaiq et de Khurais, dans l’est de l’Arabie saoudite, ont été touchées par des raids aériens le 14 septembre, revendiqué par le groupe de rebelles chiites Houthi. À cette occasion, l’Iran en a été tenu responsable, tant par les États-Unis que par d’autres pays, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, car il n’y aurait eu « aucune autre explication ». Téhéran, pour sa part, a nié les accusations.
Dans ce contexte, le 12 février, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, avait déclaré que l’Arabie saoudite représente un partenaire fondamental pour Washington face au « comportement déstabilisateur » de l’Iran. Cependant, la crise des prix du pétrole des dernières semaines, conséquence de l’urgence du coronavirus, a mis en péril la stabilité de l’axe Washington-Riad. Dans ce contexte, de nombreuses sociétés pétrolières américaines sont en faillite et les politiciens américains ont fait pression pour réduire les importations en provenance du Royaume.
Le porte-parole du Pentagone, Sean Robertson, a déclaré que Washington continue de maintenir une forte présence au Moyen-Orient, en continuant de collaborer avec la communauté internationale et l’Arabie saoudite pour renforcer les défenses aériennes et faire face à toute urgence liée à l’Iran. En parallèle, le chef de la Maison Blanche, Donald Trump, a déclaré que le Royaume est un pays riche, mais, compte tenu des circonstances actuelles, il a déclaré qu’il était prêt à assumer certaines dépenses, notamment militaires, liées au déploiement des forces américaines en Arabie saoudite.