La Tunisie ouvrira ses frontières maritimes, terrestres et aériennes à partir du 27 juin, un geste pour tenter de sauver « l’industrie touristique du pays alors que la pandémie de coronavirus semble être sous contrôle. Le gouvernement a précisé que les déplacements entre les villes seront également autorisés à partir de cette date.
Le pays d’Afrique du Nord a enregistré un total de 1 070 cas et 48 décès, avec seulement deux personnes encore hospitalisées. Selon les prévisions, «l’économie tunisienne devrait reculer à 4,3% cette année, la plus forte baisse depuis 1956, l’année de l’indépendance ». Le secteur du tourisme, fondamental pour le pays, pourrait perdre environ 1,4 milliard de dollars et, en raison de la pandémie, il pourrait y avoir une perte d’au moins 400 000 emplois. Le tourisme est principalement une source clé de devises étrangères, avec environ 9 millions d’étrangers qui ont visité le pays l’année dernière.
La Tunisie a imposé un blocus national le 22 mars, dans le cadre des mesures mises en place par le gouvernement pour endiguer la propagation du virus. Cependant, comme de nombreux autres États, le pays a commencé à assouplir le blocus à partir du 4 mai, date de début de la soi-disant « Phase 2 ». Depuis lors, Tunis a réduit le couvre-feu nocturne de 23h00 à 5h00 au lieu de 20h00 à 6h00. Plusieurs magasins et marchés ont été rouverts et, depuis le 15 mai, le gouvernement a également autorisé la réouverture de grands centres commerciaux, d’hôpitaux privés, de bazars hebdomadaires et de marchés aux bestiaux. Le pays a également révoqué les ordonnances de résidence pour les personnes de plus de 65 ans et de moins de 15 ans.
Afin de permettre une transition progressive de la phase de verrouillage à la phase normale, les autorités ont décidé de décomposer les prochains mois en 4 phases, qui s’étalent du 4 mai à fin juin. En procédant à un assouplissement progressif des mesures de restriction, le gouvernement a souligné qu’il sera nécessaire de mettre à disposition tous les moyens de prévention, la désinfection collective et individuelle, les masques réutilisables et lavables, les appareils de mesure de la température et enfin le dépistage.
Le Premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh a annoncé que, pour cette année, le gouvernement a réduit ses prévisions de croissance de 2,7% à 1%. Dans le cadre de son budget fiscal annuel, la Tunisie aura besoin d’environ 3,6 milliards de dollars de fonds, internes ou externes. Outre le chômage, l’inflation est également élevée dans le pays et les gouvernements ont longtemps lutté pour réduire les déficits publics et contrôler la dette publique.