L’ancien président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été convoqué par la police de Nouakchott qui l’a accusé de mauvaise gestion et de détournement de fonds. Il est rapporté par l’un de ses avocats cité par la presse locale, selon lequel l’ancien chef de l’État au pouvoir de 2008 à 2019, a été convoqué hier au siège de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) où il passerait la nuit. Selon les informations, Ould Abdel Aziz a été placé en détention préventive dans une villa de l’académie de police. Le mois dernier, l’ancien président a d’abord ignoré une convocation de la commission parlementaire pour répondre aux accusations. Fin juillet, le parlement a voté en faveur d’une loi portant création d’une Haute Cour de justice, compétente pour juger le chef de l’État et les ministres en cas de « haute trahison ». Suite à des allégations de corruption contre Ould Abdel Aziz, le Premier ministre Ismail Ould Bedde Ould Cheikh Sidiya et des membres de son gouvernement ont démissionné le 6 août. Ces dernières semaines, le parlement avait décidé de renvoyer à la magistrature le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la présidence d’Ould Abdel Aziz, au pouvoir de 2009 à 2019, recommandant que les accusés de détournement de fonds et de corruption mentionnés dans le rapport, qui cite plusieurs ministres du gouvernement sortant, soient poursuivis. Ould Abdel Aziz a démissionné l’année dernière après une décennie au pouvoir.
Le président actuel Mohamed Ould Ghazouani, son proche allié, lui a succédé après avoir remporté les dernières élections présidentielles de juin 2019. Cependant, au bout de peu de temps, «l’exécutif » s’est retrouvé impliqué dans une «enquête du Parlement concernant certaines actions illégales, notamment une série d’accords pour des projets pétroliers offshore.
Le mercredi 5 août, les enquêteurs ont soumis un rapport documentant leurs conclusions au procureur. Plusieurs ministres ont été interrogés parce qu’ils étaient soupçonnés d’être impliqués dans des affaires de corruption alors qu’ils servaient dans le gouvernement d’Abdel Aziz.
Avec quelques brèves déclarations aux journalistes, jeudi matin, le Premier ministre Cheikh Sidiya a annoncé qu’il avait démissionné de son gouvernement au président Ghazouani. Dans son discours, cependant, «l’ancien Premier ministre n’a fourni aucune explication. Quelques heures plus tard, la présidence a annoncé qu’elle avait confié au Bilal ‘la tâche de former un nouveau gouvernement.