Le bureau du Médiateur péruvien a exhorté la Direction régionale de la santé du département de Puno, dans le sud du pays à la frontière avec la Bolivie, à procéder d’urgence à l’exhumation des corps des personnes mortes par COVID-19 à leur domicile.
« Le bureau du Médiateur de Puno a demandé à la Direction Régionale de la Santé de veiller, de toute urgence, sur les exigences de collecte des corps des patients décédés en coordination avec l’équipe humanitaire pour la collecte des cadavres » – rapports le même bureau dans un communiqué publié dans la soirée du 7 septembre.
Le bureau du Médiateur a précisé qu’il avait vérifié des cas dans lesquels des proches ont attendu jusqu’à 24 heures pour que les autorités récupèrent le corps du défunt, en violation des règles de sécurité sanitaire qui exigent l’exécution immédiate de cette procédure.
De même, il a été rappelé aux autorités sanitaires que, selon les directives du ministère de la Santé, tout décès présumé dû au COVID-19 doit être traité comme confirmé.
La Direction régionale de la santé de Puno a enregistré 559 décès dus au virus dans cette juridiction depuis le début de la pandémie, mais selon le bureau du Médiateur, il y a de nombreux décès à domicile qui, en l’absence d’écouvillon, n’ont pas été pris en charge. En conséquence, les cadavres ont été collectés tardivement, favorisant l’exposition au virus des amis et de la famille du défunt.
À ce jour, le Pérou enregistre 29 838 décès dus à des maladies respiratoires et 689 977 infectés, des chiffres qui en font le quatrième pays au monde pour le nombre de patients et le huitième pour le nombre de décès. Cependant, le ministre de la Santé, Pilar Mazzetti, a déclaré que les morts pourraient être au moins 20 000 de plus, en raison des difficultés d’enregistrement dans les régions andines et amazoniennes, en particulier parmi les communautés autochtones. En Amérique latine, seul le Brésil, à ce jour, a des chiffres pires que ceux du Pérou, avec une population cependant sept fois plus élevée. Dans l’absolu, avec 933 décès par million d’habitants, le Pérou est le pays avec le taux de mortalité le plus élevé de la planète.
Le 16 mars, le gouvernement péruvien a activé l’état d’urgence pour une période de 15 jours en raison de la propagation du coronavirus. Depuis, la mesure, avec des changements locaux ou temporaires et avec des ajustements pour permettre un minimum de réactivation de l’activité économique qui a été reconduite jusqu’à aujourd’hui. Cette mesure implique l’ordre de rester chez soi, la fermeture totale des frontières et la suspension des activités dans les entreprises et les organisations publiques et privées, à l’exception de quelques clés pour faire face à la crise sanitaire. À ce jour, Lima continue d’imposer un couvre-feu et une série de mesures strictes de distanciation sociale.
Les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé indiquent qu’il y a 27 332 433 cas confirmés de contagion dans le monde et 892 443 décès dus au coronavirus SRAS-CoV-2.