Après plus de quatre années de détention dans des conditions difficiles, un ingénieur mécanicien australien, Robert Pether, et son collègue égyptien, Khalid Radwan, ont été libérés en Irak. Cependant, malgré leur sortie de prison, les deux hommes restent interdits de quitter le territoire irakien, une mesure qui suscite inquiétudes et débats.
Les deux ingénieurs travaillaient pour une société chargée de superviser la construction du nouveau siège de la banque centrale à Bagdad lorsqu’ils ont été arrêtés en avril 2021, suite à un différend contractuel lié à un « non-respect présumé de certains paiements », selon un rapport d’un groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
Condamnés à cinq ans de prison et à une amende de 12 millions de dollars, Robert Pether et Khalid Radwan ont enduré une détention longue et éprouvante. L’état de santé de Robert Pether, la cinquantaine, était particulièrement préoccupant : il aurait développé un cancer du poumon en prison et subi une intervention chirurgicale pour un cancer de la peau, d’après les médias australiens. Son épouse, Desree Pether, a confié à la chaîne nationale irlandaise RTE que son mari était « complètement méconnaissable » et « en très mauvais état », nécessitant des soins médicaux urgents qu’il ne peut recevoir qu’en dehors d’Irak.
La libération de Robert Pether a été accordée en raison de la dégradation de son état de santé, a indiqué un responsable irakien sous couvert d’anonymat. Son collègue Khalid Radwan a également été libéré, mais il reste soumis à une interdiction de sortie du territoire tant qu’une décision finale sur son dossier n’a pas été prise, selon un autre responsable.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a salué cette libération, rappelant que le gouvernement australien avait porté cette affaire à l’attention des autorités irakiennes à plus de 200 reprises. Du côté de l’Irlande, pays de résidence de la famille Pether, le ministre des Affaires étrangères Simon Harris a qualifié cette nouvelle d’« excellente », tout en soulignant que cette affaire avait été « très préoccupante » et douloureuse pour la famille.
Cette libération partielle met en lumière les difficultés rencontrées par les travailleurs étrangers en Irak, confrontés à un système judiciaire souvent opaque et à des tensions politiques et économiques qui affectent directement les projets internationaux dans le pays.