Des rebelles chiites houthis ont rapporté avoir tiré un missile sur une usine saoudienne Saudi Aramco située à Djeddah sur la mer Rouge. L’attaque a eu lieu quelques heures après la déclaration d’un responsable américain selon laquelle les Houthis ne sont pas disposés à parvenir à la paix.
Selon les informations du porte – parole des milices houthistes, Yahya Sarea , l’attaque a été menée le lundi 23 novembre. Plus précisément, un missile ailé Quds 2 a été lancé, de manière « très précise », contre un poste de distribution géré par la société saoudienne, amenant ambulances et pompiers à intervenir immédiatement. Selon Sarea, l’attaque est venue en réponse au siège continu et aux attaques persistantes de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite contre le peuple yéménite, et a exhorté les entreprises étrangères opérant dans le Royaume et leurs employés à s’éloigner des installations vitales du pays en vue d’éventuelles nouvelles offensives.
De leur côté, les autorités saoudiennes n’ont pas commenté ce qui s’est passé le 23 novembre. Les installations de production et d’exportation de pétrole de Saudi Aramco sont principalement situées dans l’est de la province saoudienne. L’usine touchée est située au sud-est de l’aéroport international du roi Abdulaziz de Djeddah, considéré comme un site important pour la gestion du trafic des pèlerins musulmans se rendant à La Mecque.
L’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit yéménite depuis le 26 mars 2015 pour soutenir le président lié au gouvernement légitime, Rabbo Mansour Hadi. En particulier, Riyad dirige une coalition également formée par les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Soudan, la Jordanie, le Koweït, Bahreïn et soutenue, à son tour, par les États-Unis. Le rôle saoudien dans le paysage yéménite a fait que le Royaume a été à plusieurs reprises la cible d’attaques menées par les rebelles houthis, qui, à leur tour, ont mis en lumière les offensives menées par la coalition au Yémen. Dans ce contexte, dès le 23 juin, le groupe chiite a annoncé le début d’une «vaste opération» visant à frapper les territoires saoudiens, à la suite de la fin d’une trêve unilatérale annoncée par la coalition le 9 avril.
Les rebelles chiites, quant à eux, continuent d’être engagés dans la conquête des territoires du nord du Yémen, et en particulier du gouvernorat de Ma’rib, riche en pétrole. Parmi les postes touchés ces derniers jours, il y a le Camp Mas, défini comme la «dernière base stratégique» des forces gouvernementales, où les Houthis ont réussi à entrer après des semaines de violents affrontements et bombardements.
Face à ce scénario, un porte-parole du département d’Etat américain a souligné que Washington « croit fermement » que les Houthis doivent changer de comportement et cesser d’exacerber la crise humanitaire au Yémen. À cet égard, selon le responsable américain, les milices rebelles, soutenues par l’Iran, ne semblent pas sérieusement déterminées à parvenir à une solution politique et à une paix permanente dans le pays, compte tenu de leurs actions illégitimes continues, de la détention arbitraire à la les attaques contre des objets et des sujets civils et contre des envois d’aide humanitaire. Tout cela, selon Washington, doit cesser, ainsi que l’arrêt de la collaboration des groupes rebelles avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien, classé par les États-Unis comme « organisation terroriste ».
Washington, a précisé le responsable, continuera de coopérer avec ses alliés au niveau international pour apporter la paix, la prospérité et la sécurité au Yémen, convaincu qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit. Parallèlement, les États-Unis ont exprimé leur volonté d’appuyer les efforts de l’Envoyé spécial des Nations Unies au Yémen, Martin Griffiths et dans les pays voisins, visant à encourager les parties belligérantes à parvenir à un accord politique. Il a été souligné que la réalisation de cet objectif nécessite un compromis des deux côtés.