Les forces de l’armée nationale libyenne (ANL), fidèles au général Khalifa Haftar, ont annoncé le 10 décembre qu’elles avaient libéré le bateau turc saisi dans la soirée du 7 décembre.
Le cargo en question, battant pavillon jamaïcain et nommé Mabrouka, avait été arrêté avant d’atterrir à Misrata, dans l’ouest de la Libye, alors qu’il naviguait dans les eaux devant la ville côtière orientale de Derna. Selon les rapports du porte-parole de l’ANL, Ahmed al-Mismari, Mabrouka avait violé les lois et règlements maritimes, car elle était entrée dans une zone interdite, tandis que l’équipage n’avait pas répondu aux appels des garde-côtes. Il y avait 17 membres à bord, dont 9 citoyens turcs, 7 Indiens et un Azerbaïdjanais, qui ont été détenus dans le port de Ras al-Hilal à la suite de l’enlèvement.
C’est al-Mismari lui-même qui a annoncé la libération, déclarant qu’il avait terminé les opérations de perquisition et les enquêtes connexes. Les membres de l’équipage, en revanche, ont été interrogés par la police locale et ont été invités à payer une amende pour avoir enfreint la réglementation maritime libyenne en pénétrant dans les eaux territoriales sans autorisation. Cependant, le montant de la sanction infligée n’a pas été précisé.
L’enlèvement de Mabrouka risquait de raviver les tensions entre deux rivaux, l’ANL et la Turquie, cette dernière avait menacé de graves conséquences, affirmant que la LNA serait considérée comme une cible légitime à frapper.
De son côté, al-Mismari avait accusé Ankara d’arrogance, mais c’est le porte-parole lui-même qui a déclaré que l’ANL se considère toujours en état de guerre contre la Turquie. Selon le porte-parole, l’armée de Haftar n’a jamais annoncé la fin de la bataille contre la Turquie. Il a souscrit à un cessez-le-feu, visant à répondre aux appels de la communauté internationale et de la population libyenne. Concernant le navire turc saisi, al-Mismari a réaffirmé que, bien qu’il ne transporte pas de marchandises suspectes, il avait commis trois violations de l’embargo maritime et ignoré les appels des garde-côtes libyens.
Dans ce contexte, le 6 décembre, la dernière violation du cessez-le-feu par les forces de Haftar a été signalée, qui aurait attaqué le camp de Tindi, contrôlé par des soldats du GNA, avec le soutien de mercenaires soudanais et une couverture aérienne. . Au cours de l’attaque en question, les forces de Haftar tenteront de prendre le contrôle du quartier général de la zone militaire de Sabha, mais l’armée fidèle au GNA, dirigée localement par le général Ali Kanna, aurait répondu à l’assaut et forcé adversaires de se retirer dans les zones montagneuses autour du quartier général.
En parallèle, Ankara a été accusée de continuer à envoyer des renforts à ses forces alliées du GNA. Selon des sources militaires de la LNA, Les avions turcs continuent de survoler les cieux de l’ouest libyen. Plus précisément, une activité aérienne « intense » impliquait Wishka et Abu Qurain, tous deux situés à l’ouest de Syrte, tandis que les décollages et atterrissages « inhabituels » à la base aérienne de Misrata étaient surveillés. En outre, Ankara a également intensifié les opérations de reconnaissance à proximité des positions de l’ANL et, en particulier, aux axes et positions de combat dans la région centrale de la Libye, à l’ouest de Syrte, et dans les zones situées entre ce dernier et Mesuré. Une telle mobilisation risquerait donc de saper les efforts déployés au niveau politique, visant à réaliser la transition démocratique souhaitée et à mettre fin à la crise en Libye.