Donald Trump a dit tout le mal qu’il pensait de Libra, du Bitcoin et des cryptomonnaies en général dans une série de tweets. Il estime que Libra, en particulier, devrait chercher à obtenir l’agrément bancaire – autrement dit se soumettre aux mêmes régulations que les institutions financières classiques. Une fois n’est pas coutume, ces déclarations lui ont valu de s’attirer les foudres de son propre camp.
Personne ne sait pourquoi Donald Trump a choisi de s’exprimer sur les cryptomonnaies à environ 3 heures du matin (Paris). Mais une chose est certaine : ça ne plait pas à tout le monde, y compris dans son propre camp. Le président des Etats-Unis a en effet annoncé dans une série de tweets qu’il n’était « pas fan » du Bitcoin et des autres cryptomonnaies dont la « valeur est hautement volatile et fondée sur du vent ». Et la Libra que Facebook veut lancer ? Selon l’homme politique, cette cryptomonnaie n’aura « que peu de prestige ou de fiabilité », et doit chercher à obtenir un agrément bancaire. Et donc se soumettre aux mêmes régulations que les institutions financières.
Donald Trump menace de réguler toutes les cryptomonnaies comme des institutions financières
La charge contre les cryptomonnaies se termine par une vibrante défense du dollar américain aux accents nationalistes : « nous n’avons qu’une seule vraie devise aux Etats-Unis, et elle est plus forte que jamais, à la fois sûre et fiable. Elle est de loin la devise la plus dominante partout dans le monde, et il en sera toujours ainsi. C’est ce qui s’appelle le dollar américain ». Or, une fois n’est pas coutume, cette idée est empruntée… aux Démocrates – et elle ne plait pas du tout à sa base électorale de l’alt-right. Ces derniers comptent en effet parmi leurs rangs de nombreux libertaires. Et l’un des grands combats de l’alt-right, c’est la lutte contre la croissance de l’Etat fédéral, de ses régulations et de ses impôts.
The Verge cite ainsi un tweet du commentateur d’extrême droite Mike Cernovitch qui a répondu à Donald Trump par un cinglant : « vous faites une erreur majeure, et cela montre un manque de vision ! » – suivi d’un lien vers un article vantant le Bitcoin. Ou encore le compte twitter du forum alt-right Gab.com qui a de son côté dénoncé une « présidence Kushner » : « Et ben, la présidence Kushner commence vraiment à m’agacer » (Jared Kushner est le mari d’Ivanka Trump et le plus proche conseiller du président américain, ndlr). Pour l’heure les déclarations de Trump ne semblent pas avoir eu beaucoup d’effet sur le cours du Bitcoin, contrairement à de précédentes menaces de régulations.
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Au moment où nous écrivons ces lignes, 1 Bitcoin valait en effet 10 357 euros. Quand à Libra, la future cryptomonnaie de Facebook, sa feuille de route reste truffée d’obstacles. Il y a quelques jours le congrès américain a demandé au réseau social de suspendre immédiatement son implémentation le temps de mener une enquête et des études d’impact. La Fed annonce d’ailleurs ce matin que l’examen du projet de cryptomonnaie devrait s’étaler sur plus d’un an.