Le tribunal de Sidi M’hamed a rendu ce jeudi 22 avril son verdict dans l’affaire de l’islamologue Said Djabelkheir poursuivi pour “atteinte aux préceptes de l’Islam”. En effet, Le chercheur de 53 ans, spécialiste du soufisme, « a été condamné à trois ans ferme » assorti d’une amende de 50 000 Da par la même juridiction, a fait savoir le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), dans un communiqué publié aujourd’hui sur sa page Facebook.
Le spécialiste en jurisprudence de la charia islamique Saïd Djabelkhir est poursuivi pour « offense aux préceptes de l’islam et aux rites musulmans », suite à une plainte déposée par sept avocats et un enseignant universitaire de Sidi Bel Abbes, du nom de Abderazak Boubedjra, spécialiste en sécurité électronique.
Il est notamment reproché à Saïd Djabelkhir d’avoir écrit que le sacrifice du mouton – tradition musulmane – existait avant l’avènement de l’islam, et critiqué certaines pratiques comme le mariage de filles prépubères dans certaines sociétés musulmanes.
Lors de son procès le 1er avril ,l’universitaire s’est défendu de toute offense à l’islam, expliquant que ses publications sur Facebook reposaient sur des recherches qu’il avait faites sur les livres de la tradition prophétique (Sunna) et de la Charia, assurant qu’il avait seulement fait part de « réflexions académiques » et qu’il était accusé « par des personnes qui n’ont aucune compétence en matière de religion ».
La semaine dernière, le procureur de la république près le tribunal de sidi M’hamed d’Alger avait requis, l’application de la loi dans l’affaire de l’universitaire Saïd Djabelkhir.
A souligner que la loi algérienne punit de trois à cinq ans d’emprisonnement et/ou d’une amende « quiconque offense le prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen ».