De nombreux Tunisiens ont salué la prise de pouvoir du président en juillet dernier, mais il a ensuite fait face à des protestations et à des accusations selon lesquelles il s’était transformé en un nouvel autocrate.
Les ambassadeurs des pays industrialisés du G7 ainsi que l’Union européenne ont exhorté la Tunisie à respecter les « libertés fondamentales » et fixé un calendrier pour le retour des institutions démocratiques du pays.
Dans une déclaration conjointe vendredi, les ambassadeurs des États-Unis, du Canada, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Japon, de Grande-Bretagne et de la délégation de l’Union européenne ont déclaré qu’ils « soutiennent fermement le peuple tunisien dans sa quête d’une gouvernance efficace, démocratique et transparente. »
« Nous réaffirmons l’importance du respect des libertés fondamentales de tous les Tunisiens, et la participation inclusive et transparente de toutes les parties prenantes, y compris les voix de la société civile et politique », ont-ils déclaré.
Les ambassadeurs ont appelé à « un calendrier clair permettant un retour rapide à des institutions démocratiques fonctionnelles et à un parlement élu pour jouer un rôle important ».
« Cela contribuera à assurer un soutien large et durable aux progrès futurs de la Tunisie. Nous sommes prêts à aider la Tunisie et son peuple à relever les défis à venir », ont-ils ajouté.
Le communiqué évoquait « l’importance de la stabilité sociale et économique pour répondre aux besoins du peuple tunisien », soulignant la volonté du Groupe des Sept et de l’Union européenne « d’encourager et de soutenir la mise en œuvre rapide des mesures nécessaires pour renforcer La situation économique et financière de la Tunisie, y compris les mesures qui sont en cours de discussion avec les partenaires internationaux, dans le but de protéger les groupes les plus vulnérables et de jeter les bases d’une croissance durable et équitable.
Pendant ce temps, les pourparlers entre la Tunisie et les prêteurs internationaux sur son quatrième plan de sauvetage financier sont au point mort en une décennie, et les craintes grandissent que le pays ne fasse défaut sur sa dette souveraine.
La consolidation du pouvoir du président Saïd le 25 juillet a gagné le soutien de nombreux Tunisiens, qui en ont assez des partis politiques considérés comme très corrompus et incapables de résoudre les profonds problèmes sociaux et économiques du pays.
Mais il a depuis fait face à des manifestations de masse et à des accusations croissantes selon lesquelles il est devenu un néo-autoritaire.
Des groupes de défense des droits humains ont mis en garde à plusieurs reprises contre le fait de juger des civils devant des tribunaux militaires.
Selon les médias tunisiens, Saied devrait annoncer de nouvelles mesures le 17 décembre, qui pourraient inclure la dissolution du parlement gelé.