Les marchés pétroliers mondiaux enregistrent une baisse des prix, conséquence directe des signes récents d’apaisement géopolitique en Ukraine et au Moyen-Orient. Mardi 19 août 2025, le Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a reculé de 1,07 % à 65,89 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre a perdu 1,14 %, s’établissant à 62,70 dollars.
Le Hamas a accepté une proposition des médiateurs internationaux visant à instaurer un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza, incluant la libération d’otages palestiniens. Les analystes considèrent cette évolution comme un signal positif pour la stabilité régionale. Cette détente réduit la prime de risque géopolitique qui pèse habituellement sur le transport maritime via la mer Rouge et le canal de Suez, routes essentielles pour le commerce pétrolier mondial. Selon Tamas Varga, de PVM, cette trêve représente « un petit pas vers une région plus pacifique », susceptible de normaliser le transit du pétrole et d’alléger la pression sur les cours.
À Washington, la rencontre entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en présence de dirigeants européens, a ravivé l’espoir d’une résolution diplomatique du conflit. Trump a annoncé la préparation d’une rencontre directe entre Zelensky et le président russe Vladimir Poutine. Des propositions de compromis, comme la cession de certaines régions de l’est de l’Ukraine et le gel des fronts au sud, circulaient en coulisses. Ces développements sont interprétés par les marchés comme des signaux de détente, susceptibles d’accroître l’offre pétrolière en provenance de la région et de réduire l’incertitude.
Les prix du pétrole ont tendance à refléter la perception du risque géopolitique. Même si la réponse de Moscou reste incertaine, les marchés anticipent un possible assouplissement des restrictions sur les exportations russes, ce qui pourrait augmenter l’offre globale. Cependant, la dépendance de la Russie vis-à-vis d’acheteurs comme l’Inde et la Chine demeure, tandis que l’Europe n’est pas encore prête à relancer ses importations en provenance de Moscou. Les perturbations temporaires, comme les frappes de drones sur l’oléoduc de Druzhba et l’interruption des livraisons vers la Hongrie et la Slovaquie, n’ont eu qu’un impact limité sur les cours.
Les analystes anticipent que si les négociations en Ukraine se poursuivent et que la trêve à Gaza se maintient, les prix pourraient continuer à refluer modérément. Selon Bart Malek, responsable de la stratégie des matières premières chez TD Securities, « un apaisement durable pourrait faire baisser les prix du pétrole à environ 58 dollars le baril au quatrième trimestre 2025 et au premier trimestre 2026 ». Cependant, tout retour à des pressions géopolitiques ou de nouvelles sanctions, notamment sur les clients russes du pétrole, pourrait inverser rapidement cette tendance.